Etablissement de Bienfaisance En 1866, sur la demande du conseil municipal, une société de Secours mutuels fut fondée dans la commune de Saudrupt. Elle adopta les statuts du modèle annexé au décret du 26 mars 1852 sur les sociétés de secours mutuels. Ces statuts furent approuvés par le Préfet de la Meuse le 8 7bre 18669. En 1876, elle accepta au nombre de ses membres participants les ouvriers des communes environnantes ; de sorte que aujourd'hui elle compte 200 membres participants. Le but de cette Société est : 1°) De donner les soins du médecin et les médicaments aux sociétaires malades. 2°) De leur payer une indemnité pendant le temps de leurs maladies. 3°) De leur donner des secours temporaires, s'ils deviennent incurables ou infirmes avant l'époque fixée pour obtenir une pension de retraite. 4°) De leur accorder une pension de retraite, conformément au décret du 26 avril 1856, s'ils réunissent les conditions fixées par les présents statuts. 5°) De pourvoir d'une manière convenable à leurs funérailles. 6°) D'accorder à la veuve, aux orphelins et aux ascendants une secours extraordinaire dont le montant est fixé par les statuts. En 1887, la Société a donné ses soins médicaux et pharmaceutiques à 70 hommes et à 3 femmes sociétaires. Elle a payé 691 francs pour 704 journées de maladie d'hommes et 46,50 francs pour 62 journées de maladie femmes. Elle a payé pour honoraires et médicaments 591,15 francs. En tout 1328,90 francs. Usage de la vie privée et publique La population de Saudrupt forme une agglomération assez hétérogène ; à peine moitié des habitants sont originaires du pays. Cela provient sans doute de l'existence autrefois d'une filature, car une partie des autres personnes sont d'anciens fileurs. Il y a à Saudrupt un certain nombre de personnes aisées et riches, quelques cultivateurs assez bien et le reste sont des ouvriers allant travailler dans les usines des pays voisins. Les premiers habitent des maisons assez vastes, bien meublées, se sentant du lux des villes, car Saudrupt ayant été autrefois un relais de poste a vu un grand nombre de voyageurs qui y ont laissé quelques idées nouvelles. Le luxe dans les vêtements est assez recherché à Saudrupt. Les naissances sont des occasions de réunion d'une partie de la famille pour fêter le nouveau né. Pour les premières communions, c'est une réunion de toute la famille ; il n'est pas rare de voir chez chaque communiant 15 ou 20 convives invités ; c'est une véritable fête de famille. Les mariages s'y célèbrent avec plus ou moins de pompe selon la condition des mariés. Vers le milieu de la nuit des noces, les jeunes gens de la noce, pour se conformer à une vieille coutume, qui tend heureusement à disparaître, préparent du vin chaud qu'ils portent aux mariés jusque dans leur chambre nuptiale. Au décès d'une personne, la moitié du village au moins, conduit le défunt à sa dernière demeure. Si c'est une jeune fille que l'on enterre, toutes ses compagnes habillées en noir, la tête recouverte d'un voile noir surmonté d'une couronne blanche, l'accompagnent à la messe et au cimetière. Jusqu'ici toues les enterrements ont eu lieu avec les cérémonies de l'église ; je crois qu'un enterrement civil y serait mal considéré. Les jours de noces et les jours de fêtes, les jeunes gens se livrent à la danse avec grand entrain. Les anciens préjugés assez répandus autrefois, dans les campagnes surtout, ont disparu depuis longtemps déjà à Saudrupt.
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