[./winter_indexpag.html]
[./page_240pag.html]
[http://gw0.geneanet.org/index.php3?b=delsevy&lang=fr;p=charles;n=chevery]
[http://gw0.geneanet.org/index.php3?b=delsevy&lang=fr;p=elisabeth;n=lapique+lapicque]
L'état civil n'ayant été institué qu'à la suite du décret du 20 septembre 1792, avant cette date il convient de consulter les registres paroissiaux, dits encore " cahiers paroissiaux " ou " B.M.S. - baptêmes, mariages, sépultures " pour retrouver les principaux actes concernant nos ancêtres. Ces vieux registres réservent parfois bien des surprises et il convient de prendre son temps pour les dépouiller car les curés se servaient parfois de ces registres pour consigner et immortaliser des événements de la vie locale. Les registres paroissiaux des années 1709-1710 de la paroisse de Stainville (Meuse) (ADMeuse ED 384(1E3) font état d'un événement climatique très particulier. (Orthographe respectée) Nous sommes en 1709, mes ancêtres Charles Chevery et Elisabeth Lapique exerçaient à Stainville, d'où ils étaient tous deux originaires, le métier de " marchand boucher ". Cette année là, ils ne durent pas avoir beaucoup de viande à vendre, comme en témoigne le relevé effectué par ma mère en janvier 1992.
" Année aux cinq hyvers. Cette année on a eu cinq hyvers. 1- pendant les avants assez long. 2 - commença le jour des Roys, finit le 23 ou 26 janvier. 3 - environ de la sexagésime. 4 - commença le vendredi de l'avenant, dura 15 jours de froid et après huit jours de temps doux ; il fit encore 8 ou 10 jours de froid avec neige, en sorte que les charrues ne firent presque point d'ouvrage avant le 25 mars qui tomba un lundy. 5 - on n'avait ouï parler d'un froid aussi grand que celuy qu'on souffrit au mois de janvier. Plusieurs personnes en moururent en campagnes, plusieurs pauvres gens aussi dans les villes et villages qui étaient mal chauffer, mal couverts. Beaucoup de volaille, presque tous les agneaux qui naissaient pendant ces froids, presque toutes les brebis de champagne, très grand nombre ailleurs, jeunes animaux quantité de bettes sauvages. Il reste fort peu d'oiseaux, quantité d'arbres dans les jardins notamment les pruniers excepté seulement les pommiers et cerisiers aigres. Les cerises furent conservées, presque point d'autres fruits. Les greffes de l'année précédente plusieurs prévues, on voiture le vin dans les sceaux. Tous les blés gelés et entièrement perdus, les vignes gelées l'ont encore été a déjà, on n'a point fait de vendange dans tout le pays, on avait semé du blé à la fin mars, mais il ne vint point à maturité. Dix huit mois auparavant, environ le 20 ou 25 juillet, il fit trois jours de chaleur si excessive que plusieurs personnes en campagne moururent, plusieurs betes grasses, chevaux de carosse. Pendant l'année qui est expirée, tous les blés et toutes les vignes ont esté geler, d'un grand nombre d'arbres fruitiers dans les jardins, il n'est presque pas resté de sorbetiers (sans doute sorbier : arbre à fruits rouges ?) et de cerisiers, point de noyers, aussi on n'a pas cueilly de … (mot illisible) point du tout de vin car les vignes furent encore gelées l'esté (l'été). Point de fruits. On a semé autant d'orge qu'on a pu en ce pays ci. L'esté (l'été) a esté (été) trop humide, on a eu des pluies presque jusque vers le milieu de juillet. Quand les orges furent lever dans les terres ou les blés avaient manqués, il s'y engendra des scorpions en très grande quantité et des coups de vent en terre, ce qui fit beaucoup appréhender. On fit des prières et des exorcismes, le dégat de ces animaux discontinua mais ayant recommencé plus fort que devant, on recommença aussi les prières et exorcismes trois semaines ou un mois après les premières et on ne vit plus de mal. On trouvait de ces animaux morts et tout noirs, on fit aussi des prières pour le mauvais temps toutes les festes (fêtes) et dimanche soir jusqu'à octobre. On eut quantité d'orge et une belle moisson, le boisseau a toujours esté vendu quarante soles plus ou moins jusqu'au mois d'avril, parce qu'en France on avait défendu de labourer avant le mois de mars dans les terres ou les blés étaient manqués et qu'il croyait que ces blés repousseraient et malgré les défenses on médisait beaucoup d'orge en Lorraine en France, a Pasques (Pâques) l'orge très beau ne valait que vingt soles France et Lorraine. "
Année aux cinq hyvers !
[http://perso.orange.fr/j.marchal/anecdotes/quot55.html]
Un site fort intéressant !
[./page_290pag.html]
[./page_223pag.html]
[./page_223pag.html]
[Web Creator] [LMSOFT]