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Le lendemain 1er novembre 1870, Jean Pierre Rodange répondait à l'Administration : Saudrupt le 1er novembre 1870 A Monsieur le Directeur des Postes du Département de la Meuse. Monsieur le Directeur, J'ai l'honneur de répondre à votre honorée, au sujet de la demande de réduction de traitement pour le service de Bar-le-Duc à Saudrupt. J'ai l'honneur de vous exposer que je n'ai cessé mon service qu'à partir du 23 août au 8 septembre, et dans l'intervalle j'ai fait deux courses à Bar-le-Duc, et que je me suis toujours mis à la disposition de l'Administration, qu'il m'a fallu nourrir mon cheval à rien faire, que depuis le service journalier de Saudrupt à Haironville, quoique la course soit moins longue, elle m'occupe aussi longtemps que par le passé, ayant à attendre le retour du courrier revenant de Bar-le-Duc. Prenant en considération la demande de Monsieur le Directeur, je consentirais volontiers à la réduction de 40 francs sur le 3ème trimestre de l'année 1870. Je suis avec un profond respect, Monsieur le Directeur, votre très humble et obéissant serviteur. Jean Pierre Rodange
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Jean Pierre Rodange fit donc preuve de bienveillance malgré les charges qu'il devait cependant supporter au cours de cette période et sans doute encore heureux que son cheval n'ait pas été réquisitionné ! Pourtant il aurait pu ne pas répondre favorablement à cette demande de réduction car en 1864, s'étant trouvé dans une situation difficile à la suite d'une maladie qui était en fait un accident, l'Administration lui avait refusé le petit secours qu'il avait sollicité. En définitive… d'un côté il était soumis à un cahier des charges comme l'Administration le lui rappelait en 1870. Cahier qui d'ailleurs, semble t-il, ne prévoyait pas d’arrêt prolongé de service en cas de force majeure ni de réduction de rémunération consécutive . D'un autre côté en 1864, on lui disait qu'il était lié par un contrat qui ne prévoyait pas, non plus, d'allouer un quelconque secours … En 1870, Jean Pierre Rodange n’en avait tenu aucune rigueur à l’Administration ! Ses difficultés de subsistance en 1864 avaient été assez graves pour l’avoir conduit, à la suite de ce refus, à solliciter un secours auprès du Cabinet des Dons et Secours de l'Empereur … Mais là aussi, il avait trouvé " porte close " ! Jean Pierre Rodange, enfant naturel, n'a pas connu une vie facile, mais il était honnête homme et courageux travailleur. Veuf à l'âge de 59 ans de Marie Célestine Bornet, et sans enfant, il vivota difficilement au cours de sa vieillesse pour s'éteindre à l'âge de 71 ans dans l'indigence à l'hospice des pauvres de Saint-Dizier en avril 1886. Sans descendance, ses quelques papiers familiaux sont restés à Saudrupt chez mon arrière grand-mère paternelle. Une partie de ces documents présentés ici témoignent, encore aujourd'hui, de son existence.
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