C'est ainsi que naît le nouveau lavoir communal de Saudrupt où les laveuses peuvent continuer leurs travaux domestiques et reprendre leurs conciliabules locaux martelés de temps à autre par le bruit des battoirs maniés d'une main experte et s'abattant sur le linge, distraites au cours de la journée par le passage du tacot qui parfois s'arrête à hauteur du lavoir pour refaire son plein en eau !
On peut penser que le milieu du XIXème siècle a sans doute été l'époque des " heures de gloire " du lavoir, comme dans beaucoup d'autres endroits de France, car c'est après les épidémies de choléra (fléau dont les pandémies se succédèrent en France à partir de 1832 et jusqu’en 1896) que les besoins d'hygiène sont devenus plus cruciaux. Les années 1960-1970 voient le progrès entrer dans presque toutes les maisons, la "fée électricité" aidant et le machinisme se développant avec une vélocité toujours renforcée, les machines à laver le linge viennent soulager le travail des femmes, les écartant de ce fait du lavoir communal. Dans les années 1980, on compte sur les doigts d'une seule main les quelques laveuses qui se rendent encore au lavoir. Mais la municipalité veille à l'entretien des bâtiments communaux et au cours de l'année 1982, l'édifice sera restauré et recevra une toiture nouvelle. Avec le XXIème siècle naissant, le lavoir est abandonné par la population mais c'est un patrimoine rural qu'il convient de conserver. Beaucoup de communes de la Vallée de la Saulx ont rénové leurs lavoirs, des associations ont vu le jour ici et là pour sauvegarder l'image d'une certaine culture collective ; pour maintenir en quelque sorte vivantes les traces du vécu de leurs ancêtres … Car c'est bien de cela dont il s'agit aujourd'hui … Ne sont-ils pas attendrissants ces petits lavoirs que l'on rencontre ici et là ? Certains sont magnifiquement fleuris aux beaux jours même si parfois l'eau ne coule plus dans leurs bassins … Pour celui qui sait prendre le temps et méditer un peu au sein de ces anciens édifices, il lui semblera encore entendre quelques éclats de rires et quelques bribes de conversation confuse ou encore d'entrevoir, l'espace d'un instant le fantôme de quelque aïeule !
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