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Samedi 3 Septembre 1870 On a fait l'inventaire des réquisitions que la commune a déjà fait à l'armée. Ca se monte à 9000 et quelques cent francs. La réquisition pour ce jour se monte à 800 francs. Pense quel vide dans Saudrupt. La Mariette a eu un enfant. Aujourd'hui le gros Varnier est revenu avec sa femme. Parisot est resté avec sa Marie. Dimanche 4 Septembre 1870 La femme Guillemin est venue nous voir, puis je suis allé voir la Tante Marianne. Elle ne savait pas que tu était partie. Enfin, je suis heureux de te savoir tranquille. Nous avons envoyé le 1/5 de la réquisition que nous demande notre mauvais préfet prussien. Du pain : 104 miches de 3 kgs. 100 kgs d'avoine. 18 kgs de lard. 115 litres de vin. 75 kgs de mouton. 10 kgs de sel. 95 kgs de paille. 180 kgs de foin. Tu vois comme il faut contribuer pour ces mauvais chiens. Ma journée s'est très bien passée. Mr et Mme Gervaise ont le soin de moi. Tous les jours, il vient me voir et je vais chez lui déjeuner. Il a passé plus de 20 voitures chargées de foireux prussiens. Lundi 5 Septembre 1870 J'ai été voir mon père qui était malade, mais il va mieux. Je suis revenu par Ville sur Saulx pour voir Gaston Martin qui était revenu de Chevillon. J'ai passé le reste de la journée avec Mr Gervaise. On monte la garde dans le pays contre les maraudeurs. Il a passé des soldats du genre prussien à Saudrupt. Ils avaient l'air de vrais brigands avec leurs pelles, pioches et haches. Nous avons vu passer plusieurs voitures de chefs uhlans de St-Dizier à Bar. La troupe évacue Bar pour aller sur Châlons. Mardi 6 Septembre 1870 La journée s'est passée tranquillement, nous avons été occupé toute la journée pour organiser la garde urbaine. Tu dois bien penser que depuis le 15 août, la filature n'a plus marché. On va faire arranger le chemin de la rue de Lisle pour occuper les ouvriers. Charles Roger Brouchot aujourd'hui nous a appris la déchéance de l'Empereur et la république déclarée (dépêche affichée à Bar sur Aube). Gambetta président et ministre de l'intérieur. Tous les députés de la Seine au pouvoir ; nous voilà bien lotis. Mercredi 7 Septembre 1870 La journée s'est bien passée. On a vu quelques voitures de prussiens qui allaient à St-Dizier. Le petit Brouchot en a fait se sauver. Il était parti pour la gloire, il a rencontré la voiture de poste prussien et a menacé de tuer les conducteurs. Ils se sont sauvés, sans doute qu'ils croyaient que Brouchot était avec des camarades. Jeudi 8 septembre 1870 La journée a été assez tranquille, seulement nous avons eu 2 compagnies de prussiens. On a donné à boire et à manger à l'une, l'autre n'a rien demandé mais elle a été vendanger les vignes de Rodange, de Jean Magny, Collot et de l'oncle Petitjean a côté de la route dans le clos. La nôtre n'est pas encore touchée. Rodange et Magny vendangent aujourd'hui. Dimanche 11 Septembre 1870 Nous avons été à Bar avec Mr Gervaise. Nous avons passé à Véel déjeuner chez Mr Richard, le père Cordier de Brillon est mort aujourd'hui.
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