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Photographies Maurice Vinot. 1988
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L'église de Saudrupt devra attendre jusqu'en 1875 pour avoir, elle aussi, son Chemin de croix. C'est peut-être à cause d'une période plus favorable à la religion que germera dans l'esprit du prêtre l'idée de faire installer un Chemin de croix à Saudrupt. En effet, on se trouvait sous la première période de la IIIème République, période de la République conservatrice et plus libérale qui déclara d'utilité publique en 1873 la constitution du Sacré-Cœur de Montmartre et qui vota en 1875 la loi étendant les libertés à l'enseignement supérieur, autorisant la fondation de facultés libres. L'abbé Théophile Dumont alors curé de la paroisse de Saudrupt, n'était probablement pas insensible à tous ces grands événements qui favorisaient la propagation de la Foi. C'était un homme érudit (à partir du 6 octobre 1881 il fut membre correspondant de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc) et il avait, dans le cadre de son ministère, certainement une grande envie de faire connaître à ses paroissiens le bénéfice spirituel qu'ils pouvaient obtenir de la pieuses pratique du Chemin de la Croix.
C'est la population du village qui finança le Chemin de croix de Saudrupt. Saudrupt venait de connaître l'invasion des Prussiens en 1870, l'incendie de sa filature en 1871 qui avait provoqué une brutale diminution de sa population de 35%. Le village n'en demeurait pas moins relativement bien organisé et il existait une véritable solidarité matérielle dispensée principalement par la Société de Secours Mutuels de Saudrupt.
L'abbé Dumont analysa probablement tous ces événements et songea qu'il était de son devoir de prêtre d'en profiter pour favoriser l'élévation du niveau spirituel de la population par la dévotion des fidèles au Chemin de Croix. Cela répondait certainement à un besoin comme en témoigna le succès de la souscription qu'il organisa et qui rapporta vite 640 francs ; une bien coquette somme pour l'époque. En effet, un ouvrier agricole non nourri gagnait en ce temps environ 55 francs par mois en travaillant plus de 10 heures par jour. Cela d'autant plus que Saudrupt en cette année 1875 ne comptait plus que 363 habitants en tout. C'est dire l'effort financier consenti par cette maigre population ! A cet effort des habitants, une somme de 400 francs sera prêtée par la Caisse des Enfants de Marie de la paroisse et la Fabrique apportera 200 francs sur ses fonds de réserve. Le fabricant pour sa part accordera un délai de deux années pour régler le solde de la facture, soit 160 francs.
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