Essayons maintenant de mieux cerner ce petit territoire, terre d'un grand nombre d'aïeux. Comme les autres massifs anciens d'Europe centrale, Les Vosges sont une forêt plus encore qu'une montagne et la toponymie en rend compte. En effet ; le nom des Vosges dérive du celtique " bosc ", c'est-à-dire forêt. La Lorraine demeura très longtemps occupée uniquement par l'agriculture et l'élevage malgré des conditions généralement assez peu favorables, que lui valaient la rudesse de son climat inconstant et la pauvreté moyenne de son terroir. Les Hautes Vosges du sud sont nettement plus arrosées que les Vosges gréseuses du nord avec environ 2500 mm/an au Ballon d'Alsace à 1250 mètres d'altitude. Le nombre annuel de jours de gel est supérieur à 80, pratiquement identique dans tout le département. Les sommets les plus élevés, battus par les vents sont recouverts d'un manteau neigeux plus d'une centaine de jours par an. Cependant, c'est principalement par les vallées vosgiennes du versant lorrain que l'industrie commença à s'implanter. La Vallée de Haute Moselle n'échappera pas à cette industrie naissance. A la fin du 18ème siècle, on voit naître entre autres, des filatures et des tissages (industrie cotonnière importée d'Alsace), des verreries, grâce aux sables siliceux du secteur, des scieries et des papeteries en raison de la densité des forêts ; le boisement des Vosges cristallines était alors d'environ 42%. Aujourd'hui encore, la forêt de St-Maurice et de Bussang s'allonge sur presque 13 kilomètres le long de la chaîne des Vosges, pour une superficie de l'ordre de 2770 hectares. C'est une sapinière de moyenne montagne mêlée de hêtres et parfois d'épicéa. Elle dépendait à l'origine de l'Abbaye de Remiremont, avec " délivrances usagères " Elle fut dévastée pour environ un tiers à l'époque de la Révolution, mais depuis 1810, elle a été progressivement reconstituée. St-Maurice-sur-Moselle, aujourd'hui lieu de séjour estival et hivernal se situe à une altitude de 550 mètres et à proximité de sites remarquables. Bussang, qui occupe un joli site dans la Vallée de la Moselle naissante est perché à 1260 mètres d'altitude. C'est au col de Bussang que naît un ruisselet encombré de mousses, avant de devenir le noble cours d'eau qui a pour nom la Moselle, en se grossissant au départ du superflu des sources minérales de Bussang. Dominant d'environ une quarantaine de mètres la source de la Moselle, trois sources sortent du massif granitique vosgien à Bussang. Ces eaux sont bicarbonatées, ferrugineuses et arsenicales. Ce sont les seules contenant du fer sous la combinaison active d'arséniate et renfermant du manganèse en proportion notable ; on y trouve en outre du sulfate de soude. Entre Bussang et St-Maurice-sur-Moselle, des moutonnements morainiques remplissent le fond de la vallée et portent juchés sur leur sommet des fermes au pignon couvert de bois. Ramonchamp donne son nom à un ruisseau, dit aussi ruisseau du Noir-Etang, affluent gauche de la Moselle, qui arrose son territoire sur un parcours d'environ quatre kilomètres. Ainsi, à peine formée, la Moselle donne ses forces naissantes à des usines puis elle devient encore un gros torrent avant de prendre son aspect majestueux aux environs de Rupt-sur-Moselle. Son cours se fait alors moins rapide et décrit de beaux méandres entre les collines boisées, pour couler tranquillement vers Remiremont. Voilà donc tracé rapidement le berceau géographique de cette concentration d'ancêtres vosgiens. Ces ancêtres exerçaient des professions ordinaires et des professions particulières. Dans ma généalogie familiale, les professions rencontrées dans ce secteur (par ordre décroissant, mais dans les individus recensés tous n'ont pu avoir leur profession relevée) : Cultivateurs, laboureurs, meuniers, vitriers, ouvriers d'usine, marcaires, commerçants, tabellions, guyers. Les pentes, le froid, l'humidité et l'acidité des sols qui font des Vosges un milieu répulsif explique peut-être pourquoi la colonisation agricole n'y débuta qu'au 12ème siècle. La vie agricole associait des champs cultivés (blé, seigle, pommes de terre) avec des près de fauche dans les fonds des vallées. Les pâturages de bovins sur les versants élevés permettaient de fabriquer beurre et fromages.
[./winter_indexpag.html]
[./page_206pag.html]
[./page_208pag.html]
[Web Creator] [LMSOFT]