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C'est grâce au grenadier François Pils, par son journal de marche, que nous avons quelques traces du passage de Napoléon sur le territoire de Saudrupt, par l'extrait suivant : " Monsieur le Maréchal Oudinot accourut aux avants postes le 26 mars 1814, à la tête de la cavalerie du Général Kellerman et poursuivit les Russes entre Perthes et S-Dizier. On vit bientôt l'ennemi prendre la fuite et s'engouffrer dans les bois de Troisfontaines qui ont la forme d'un angle. Le Duc de Reggio continua sa course, fit charger les cosaques qui formaient encore de nombreux groupes éparpillés sur la rive gauche de la Marne. Beaucoup d'entre eux furent faits prisonniers avant d'avoir pu atteindre le pont. Monsieur le Maréchal traversa St-Dizier ventre à terre, son infanterie déboucha bientôt du faubourg et reçut alors quelques boulets mais elle accéléra sa marche et ne laissa pas aux artilleurs le temps de recharger leurs pièces avant de se retirer. L'ennemi en se dérobant fit un demi-tour par les hauteurs de Chancenay. Le Duc de Reggio prit à sa droite dans les marais pour contourner le village et envoya un de ses aides de camp, Monsieur de Lesperets pour le reconnaître. Au moment ou cet officier rendait compte de sa mission, un boulet lui enleva son shako (coiffure militaire) sans le blesser. Monsieur le Maréchal en traversant Chancenay, trouva tous les habitants dehors réunis pour lui souhaiter la bienvenue. Voyant les femmes qui se désolaient sur leur triste situation et sur la crainte qu'elles avaient d'être pillées et peut-être égorgées, il s'arrêta au milieu d'elles sans descendre de cheval et essaya de les réconforter. Pendant ce temps, l'infanterie eut le temps de le rejoindre. L'ennemi avait placé sa cavalerie sur les hauteurs à la limite des départements de la Meuse et de la Haute Marne. Monsieur le Maréchal trépignait d'impatience en attendant l'arrivée de son artillerie, lorsqu'une femme vint en pleurant lui dire que les pillards s'étaient introduits dans l'église. Voulant s'assurer du fait lui-même, le Duc de Reggio se dirigea de ce côté et aperçu une cantinière et un dragon de la garde qui s'échappaient par le cimetière, emportant leur butin dans des mouchoirs noués ; le dragon sauta par dessus le mur et retrouvant son cheval, part au galop dans la direction de St-Dizier. Mais le Maréchal transporté d'indignation lui donna la chasse, l'atteint à une centaine de mètres du village et lui passe son épée à travers le corps. La cantinière fut arrêtée par les gendarmes et tous les objets furent restitués à l'église. Cet incident n'avait pas duré dix minutes, l'artillerie arrivée avait été placée en batterie en dehors des maisons ; les dragons reçurent l'ordre de marcher par la droite en suivant le ravin, mais l'ennemi ne donna pas le temps de faire feu, il descendit la colline au galop et s'éparpilla dans la plaine où notre cavalerie le poursuivit jusqu'à la hauteur de Saudrupt. Monsieur le Maréchal s'arrêta au coin du bois de ce nom (le Bois Monsieur, en haut du village de Saudrupt) avec le Général Excelmans et mit pied à terre. A ce moment arriva une bordée de mitraille au milieu de l'état-major. Le coup de tonnerre attira un grand nombre de paysans qui étaient réfugiés dans les bois, parmi eux plusieurs étaient fermiers du Duc de Reggio pour des terres faisant partie du domaine de Jeand'Heurs, dont nous étions très rapprochés.” “Soudain, l'Empereur arriva au galop, il était absolument seul, au moment ou il allait ouvrir la bouche pour parler à Monsieur le Maréchal, un canonnier à cheval qui se trouvait à quelques pas d'eux, fût emporté par un boulet. Sa majesté observant l'ennemi de la route, ordonna une charge que les dragons et lanciers de la garde fournirent aussitôt. Après avoir parcouru la plaine, ces cavaliers entrèrent résolument dans les vignes de Saudrupt, les Russes firent là une sérieuse résistance, leur infanterie était en grande partie abritée derrière les murs d'où elle entretenait sans danger ses feux de mousqueterie. Cependant notre artillerie était venue en aide à la cavalerie et les Russes voyant plusieurs régiments de la jeune garde s'ébranler, se débandèrent de toutes parts dans la vallée, laissant la route et les vignes couverts de cadavres. Mais beaucoup de soldats Russes avaient préféré se cacher dans les maisons en attendant la nuit qui tombait déjà. Nos troupes bivouquèrent et allumèrent leurs feus sur les positions qu'elles avaient conquises. Monsieur le Maréchal resta à Saudrupt et s'y établit à la poste aux chevaux, tenu par Monsieur Briot. Les habitants furent dans une véritable consternation en rentrant dans leurs demeures dévastées par les Russes, on entendait que doléances et gémissements au milieu de la plus grande confusion. En quittant Saudrupt, les Russes s'étaient dirigés sur Bar-le-Duc. Monsieur le Maréchal partit le 27 mars au matin à leur poursuite. Il arriva dès sept heures du matin au bois de la Ville-Haute où il trouva ses dragons. Il fit sonner et à cheval se rendit par le chemin de Véel à la Ville-Basse où quelques cosaques étaient encore en vedettes. Au moment où il déboucha dans la rue de la Rochelle, il reçut une balle à travers son chapeau … " Signé Pils.
Napoléon aurait pu périr à Saudrupt !!!
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