" François Pils était originaire d'Alsace, province qui elle aussi donna à cette époque tant de soldats dévoués à la France. C'était un enfant, très sensible, très enthousiaste, c'était aussi un grand et fort garçon, bien taillé des épaules, au jarret solide, bref un excellent sujet propre à faire un bon soldat. A l'âge de seize ans, voyant un jour passer le 51ème de ligne (Colonel d'Honières), il s'emballa - c'est le mot - à la vue du drapeau, au son de la musique il emboîta le pas derrière le régiment et il le suivit si loin qu'il ne rentra pas dans sa famille. On lui donna, dans la musique du régiment, l'emploi de chapeau chinois … C'est donc comme fusilier au 51ème de ligne, qui faisait partie de la division commandée par Oudinot au camp de St-Omer qu'il devint ordonnance du maréchal, appelé au commandement des grenadiers et voltigeurs réunis à Arras (1805). Oudinot, frappé de sa bonne mine et de son application au service, emmena Pils avec lui à Arras et le fit immatriculer au 1er régiment de grenadiers (Colonel Froment) Après quoi, il l'attacha à sa personne en qualité de valet de chambre. Pils était donc tout simplement l'ordonnance d'Oudinot, et c'est à ce seul titre qu'il le suivit sur tous les champs de bataille de l'Europe, toujours prêt, en cas d'accident, à porter les premiers secours à son maître, qui, comme on le sait, ignorait l'art de se ménager au milieu de l'action. De 1804 à 1814, du camp de Boulogne à l'abdication de Fontainebleau en passant par les champs de bataille d'Austerlitz, d'Iéna, de Friedland, de Wagram, par les plaines de Russie et d'Allemagne, Pils ne quitta jamais son maître, comme lui le premier au feu, le plus exposé au plus fort des combats. C'est dire en peu de mots l'intérêt du livre de Pils … " P.Despiques " Soldats de Lorraine " -Ed. Berger-Levrault & Cie, Paris 1899-
Nous trouvons une autre trace de cette épopée historique dans le journal de marche du grenadier Pils. Journal recueilli et publié par M.Raoul de Cisternes -Ed. Ollendorf, Paris 1895- Il n'est pas, me semble t-il, inutile de préciser ici qui était le grenadier Pils.
Napoléon questionne le duc de Reggio sur la marche des Prussiens en Lorraine. Janvier 1814, tiré du “Journal de marche du grenadier Pils”. Pour Napoléon, Pils donne ses plus beaux coups de crayon. L’artiste surprend l’Empereur au moment où il questionne le Duc de Reggio. Son crayon hésite un peu sur la fixation des contours, la plume semble même être venue préciser après coup l’indication du chapeau sur la tête. C’est bien là le Napoléon de l’histoire, nerveux, agité, qui s’est jeté brusquement sur le bord de la table où s’étalent les cartes, et la tête levée à l’objection d’un interlocuteur, trahit une intense vérité et comme l’ensemble de la slhouette apparaît plein d’admiration !
[http://perso.orange.fr/a.durand/oudinot.html]
[http://users.skynet.be/Empire/Napoleon1er/Oudinot.htm]
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