La généalogie étant une belle école de patience et de persévérence, elle enseigne aussi que les découvertes réalisées ne doivent pas rester l'affaire des seules personnes averties, mais qu'elles se doivent d'être partagées. C'est pourquoi l'atelier livre son premier travail en commun (2002) portant sur un des plus anciens maires de Solesmes qui, avant son éléction, venait de passer plus de vingt ans dans les armées du Premier Empire. Augustin, Grégoire, François ENJUBAULT Né à Solesmes le 17 décembre 1774, Augustin Enjubault sera élu maire de sa commune natale le 24 juillet 1825 et l'administrera pendant dix huit années, jusqu'à la date de sa mort le 18 août 1843 à l'âge de 68 ans et 8 mois. Sur le registre des BMS (1) pour la période de 1747 à 1792, son acte de naissance est ainsi rédigé : " Le dix huit décembre mil sept cent soixante quatorze a été baptisé Augustin, Grégoire, François Enjubault né d'hier, fils de Joseph Enjubault sieur de la Roche et de dame Marguerite Hesse. Parrain Joseph Enjubault frère d'Augustin et marraine dame Françoise de Mauré (Moré), veuve du sieur Hesse, grand-mère maternelle d'Augustin. Le Febvre curé de Solesmes ". Il sera sans doute difficile de retrouver les traces de la jeunesse d'Augustin Enjubault qui grandit dans les vicissitudes de cette période troublée qu'est la Révolution Française. On retrouve sa trace en 1794 alors qu'il n'a pas encore tout à fait vingt ans, puisqu'il entre le 6 Prairial An 2 (25/5/1794) au service militaire (2), incorporé dans le 22ème régiment de chasseurs à cheval. C'est le 19 Floréal An 9 (9/5/1801) qu'il sera admis aux Chasseurs à cheval de l'ex-garde impériale. Cavaliers légers, les chasseurs à cheval avaient pour mission d'éclairer le terrain, de surveiller l'ennemi, de surprendre ses avant-postes et ses convois. N'hésitant pas à charger les carrés ennemis, ils s'illustrèrent sur tous les champs de bataille. Leur armement se composait d'un sabre courbe de cavalerie légère (modèle An 2), d'un mousqueton d'une longueur de 1,11m. pour être précis, et plus souvent d'un seul pistolet au lieu des deux réglementaires. Deux traces ne pouvaient que nous conduire aux Archives de l'Armée pour suivre la piste de ce singulier personnage. La première est la notice du 22/10/1832 sur le maire de Solesmes en fonction à cette époque : " Enjubault Augustin, propriétaire, capitaine de cavalerie retraité, membre de la Légion d'honneur, maire, fortune personnelle estimée à 6000 francs ". Cette somme était déjà très importante pour l'époque car celle de l'adjoint, François Bouteloup exerçant le métier de taliandié (sic) (taillandier : fabricant d'outils, maréchal, forgeron) n'était estimée qu'à 400 francs. Cinq ans plus tard, en 1837, la fortune d'Augustin Enjubault restait évaluée à la même somme, mais celle de l'adjoint Bouteloup avait progressé de 200 francs. La seconde trace est une notice sur le pavillon de chasse de la Verdière (3) : " Le capitaine Anjubault de la Roche y établit sa résidence. Cavalier lancier de la Grande Armée, il participe à toutes les campagnes napoléoniennes, dont celles d'Italie, d'Autriche, d'Espagne et de Russie. Blessé d'un coup de lance à Crémone, d'une balle de fusil en Autriche, d'un coup de baïonnette à Eylau, il perd, à Dresde, une jambe emportée par un boulet qui fauche également son cheval. Sa carrière militaire se termine à Waterloo où il est encore gravement blessé. Après sa capitivité en Angleterre, il se retire à Solesmes dont il devient maire en 1823 jusqu'à sa mort en 1843 ". Il nous faut préciser ici qu'en matière de recherche généalogique il est important de vérifier toutes les sources, qu'elles soient verbales ou écrites. Ainsi, nous rectifions l'année 1823 de la notice ci-dessus par celle de 1825, année où Augustin Enjubault devient maire de Solesmes. Nous rectifions également sur cette même notice l'orthographe de son patronyme qui s'écrit avec un E et non avec un A. Ceci nous donne à penser que l'auteur de cette notice sur la Verdière a pu prendre ses sources au dossier militaire, sans autre vérification. En effet, le patronyme se présente également avec un A au lieu d'un E et nous en sommes d'autant plus étonnés lorsque nous connaissons la rigueur et le sérieux des renseignements militaires, et même un peu interloqués que ce même dossier militaire donne cet enfant de Solesmes comme étant né à Sablé le 15 septembre 1777 !
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