L'instruction est commencée. Entre les mains de M. Roybeau, commissaire de police du quartier de Passy, ont été déposés :
1° Le revolver de M. Pierre Bonaparte. Trois coups de ce revolver ont été déchargés.
2° Le revolver de M.Ulric de Fonvielle. Les six projectiles de cette arme sont encore dans leurs culasses.
3° Une canne à épée.
4° L'article publié par La Revanche.
Ces quatre pièces ont dû être remises au parquet.
Aussitôt que M. Legarde des sceaux a appris le fait qui s'est passé à Auteuil, il a organisé l'arrestation immédiate de M. Pierre Bonaparte. L'empereur a approuvé cette décision. Le prince est depuis lundi à la Conciergerie.
Enfin, dans le journal des Débats :
M. Victor Noir était un jeune homme de haute stature et d'une forte corpulence. Il n'avait pas encore atteint sa vingt et unième année, et, malgré son visage imberbe, il paraissait beaucoup plus âgé qu'il ne l'était en réalité. Ce malheureux jeune homme devait se marier cette semaine.
Le prince Pierre Bonaparte serait alors entré dans la pièce où attendaient les deux visiteurs et leur aurait demandé s'ils étaient solidaires de ce qu'écrivait et disait le rédacteur de la Marseillaise. En même temps il aurait tenu quelques propos blessants pour MM. Rochefort et Grousset. M. Victor Noir aurait répondu qu'ils acceptaient parfaitement la solidarité des écrits de leurs confrères, et qu'il était prêt lui-même à se battre avec le prince. Ce dernier aurait alors frappé M. Noir, et presque au même moment, tirant un revolver, il aurait visé son interlocuteur; un premier coup avait raté; il en aurait déchargé un second coup. La balle atteignit M. Victor Noir, et celui-ci sortit en criant : " A l'assassin ! ". Au bas de l'escalier il est venu tomber sur le pavé, presque à côté de la porte cochère... M. le docteur Samaseulh, médecin de la localité, appelé immédiatement à la pharmacie (ou fut transporté la victime) ne put qu'assister au dernier soupir de M. Victor Noir.
D'après l'hebdomadaire " LE VOLEUR " n° 689 - 14 janvier 1870 -
Plus tard, le corps de Victor Noir sera transporté chez son frère Louis Noir, celui-ci absent, se sera son épouse qui recevra le corps de son beau-frère.
Puis vers quatre heures et demi, arrivera Mademoiselle Aubenas, à qui l'on venait d'apprendre la fatale nouvelle. Agée à peine de seize ans, elle était fiancée à Victor Noir et le mariage devait être célébré dans quelques jours.
Les parents de Victor Noir n'ont pu voir le cadavre de leur fils, le père était dans un état de santé déjà très alarmant qu'on a pas permis à la mère non plus de revoir son fils.
Quelques jours plus tard, le 12 Janvier 1870, auront lieu les obsèques de Victor Noir à Neuilly, rassemblant une foule énorme, évaluée à cent mille personnes par la police et deux cent mille par les témoins.
Les restes de Victor Noir devaient
être transférés au cimetière du
Père-Lachaise à Paris où son
tombeau à été sculpté
par Jules Dalou.
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