2°) La rumeur publique reproche à l'institutrice, non seulement de négliger l'instruction des enfants qui lui sont confiés, mais de ne prendre nul souci de leur donner, comme cela se fait dans une foule de localités, quelques leçons récréatives de chant, de couture, de tricot, etc, qui développent et complètent si utilement l'instruction et l'éducation d'une jeune fille. 3°) Elle lui reproche, non seulement de ne pas tenir la main à ce que des élèves contractent des habitudes de propreté et de bonne tenue, mais au contraire de leur imposer contre le grés des parents et sous peine d'exclusion de la classe, certains vêtements ridicules et de bannir brutalement de son école toute élève qui aura osé se présenter proprement attifée par sa mère d'une résille ou d'une crinoline. 4°) Elle lui reproche de ne savoir guère se faire craindre par ses élèves au moyen de paroles dures et d'une figure sévère et dit-on, trop souvent enluminée. D'autre part, la rumeur publique reproche à la gardienne de la salle d'asile de ne pas mieux comprendre sa mission que l'institutrice elle-même, c'est-à-dire de considérer comme un petit détail les enfants confiés à sa garde ; de les laisser livrés à eux-mêmes, et de loin d'avoir à leur faire prendre quelques exercices simultanés que réclame impérieusement leur âge ; de leur ordonner de se coucher et de dormir sur place, pendant qu'elle emploi tout son temps à filer ou tricoter pour son compte personnel. Il est au surplus parvenu à la connaissance du conseil municipal que ces mêmes institutrices laïques, lorsqu'elles sont venus s'installer à Saudrupt étaient restées depuis plusieurs mois en état de disponibilité par suite de leur renvoi de la commune de Resson, dont le conseil municipal avait également jugé à propos de provoquer leur remplacement. Par ces motifs, le conseil municipal de Saudrupt, considérant que sa demande lui paraît fondée, qu'elle est en tout cas l'expression du vœu général des habitants de Saudrupt, qu'il serait d'ailleurs difficile à une commune de conserver plus longtemps ces institutrices sur le compte desquelles le conseil municipal a dû s'expliquer d'une manière aussi pénible. Est d'avis qu'il y a lieu de demander à Monsieur le Préfet de vouloir bien provoquer la mise en retraite des dites institutrices laïques et de pourvoir à leur remplacement par des sœurs de la Doctrine Chrétienne, pour diriger l'école des filles et la garderie. Délibéré à Saudrupt les jours, mois et an ci-dessus. Suivent toutes les signatures. " (ADM 359 1D1 à 1D4)
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2°) La rumeur publique reproche à l'institutrice, non seulement de négliger l'instruction des enfants qui lui sont confiés, mais de ne prendre nul souci de leur donner, comme cela se fait dans une foule de localités, quelques leçons récréatives de chant, de couture, de tricot, etc, qui développent et complètent si utilement l'instruction et l'éducation d'une jeune fille.

3°) Elle lui reproche, non seulement de ne pas tenir la main à ce que des élèves contractent des habitudes de propreté et de bonne tenue, mais au contraire de leur imposer contre le grés des parents et sous peine d'exclusion de la classe, certains vêtements ridicules et de bannir brutalement de son école toute élève qui aura osé se présenter proprement attifée par sa mère d'une résille ou d'une crinoline.

4°) Elle lui reproche de ne savoir guère se faire craindre par ses élèves au moyen de paroles dures et d'une figure sévère et dit-on, trop souvent enluminée.

D'autre part, la rumeur publique reproche à la gardienne de la salle d'asile de ne pas mieux comprendre sa mission que l'institutrice elle-même, c'est-à-dire de considérer comme un petit détail les enfants confiés à sa garde ; de les laisser livrés à eux-mêmes, et de loin d'avoir à leur faire prendre quelques exercices simultanés que réclame impérieusement leur âge ; de leur ordonner de se coucher et de dormir sur place, pendant qu'elle emploi tout son temps à filer ou tricoter pour son compte personnel.
Il est au surplus parvenu à la connaissance du conseil municipal que ces mêmes institutrices laïques, lorsqu'elles sont venus s'installer à Saudrupt étaient restées depuis plusieurs mois en état de disponibilité par suite de leur renvoi de la commune de Resson, dont le conseil municipal avait également jugé à propos de provoquer leur remplacement.
Par ces motifs, le conseil municipal de Saudrupt, considérant que sa demande lui paraît fondée, qu'elle est en tout cas l'expression du vœu général des habitants de Saudrupt, qu'il serait d'ailleurs difficile à une commune de conserver plus longtemps ces institutrices sur le compte desquelles le conseil municipal a dû s'expliquer d'une manière aussi pénible.


Est d'avis qu'il y a lieu de demander à Monsieur le Préfet de vouloir bien provoquer la mise en retraite des dites institutrices laïques et de pourvoir à leur remplacement par des sœurs de la Doctrine Chrétienne, pour diriger l'école des filles et la garderie. Délibéré à Saudrupt les jours, mois et an ci-dessus. Suivent toutes les signatures. " (ADM 359 1D1 à 1D4)