[./winter_indexpag.html]
Comme ces deux mouvements ont été spontanés, les juges n'ont pas découvert de complot ; mais les membres de la commission d'enquête de l'assemblée ont été plus habiles et prouvé clair comme la bouteille à l'encre que les citoyens Louis Blanc, Caussidière et Ledru-Rollon sont de grands coupables. Ce rapport (2) qui a été lancé comme un brandon de discorde dans l'assemblée nationale (qui n'en avait pas besoin) sera discuté prochainement " Delbrouck. (Ref : Bibl.Hist.Ville de Paris, collection des manuscrits MS 1057-241) (1) Il s'agit de Monseigneur Affre, archevêque de Paris, mort le 25 juin 1848, jour de la fête-Dieu, dernière journée des émeutes de juin, devant la barricade bouclant l'entrée du Faubourg Saint-Antoine. - Cette rue comptait alors 64 barricades - Accompagné de deux représentants du Peuple, de ses deux grands vicaires et de son domestique, à quatre heures du soir, l'archevêque se dresse le crucifix à la main, entre les insurgés et les troupes du général Cavaignac. Les coups de feu s'arrêtent et Monseigneur Affre exhorte à l'amour et à la paix, puis un roulement de tambour inattendu réveille les fureurs ; la fusillade crépite de nouveau et l'archevêque s'écroule mortellement frappé d'une balle dans les reins. Agonisant, il murmure : " Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis ". (2) Le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée. Note : En marge, ce manuscrit comporte les mentions : " attaque contre l'assemblée nationale " et plusieurs fois le mot " hic ". Le texte est surchargé et plusieurs lignes sont soulignées. On peut penser que ces notes et surcharges sont du commissaire de police du quartier qui assistait à la séance du 19 août, parce qu'il jugeait certains passages délictueux ! Mais … Joseph Louis Delbrouck, en sincère témoin oculaire, retrace les motivations ayant conduit aux événements insurrectionnels et s'il comprend les motifs de cette insurrection ouvrière, il condamne la violence gratuite. Il justifie la Garde Nationale, mais rappelle son véritable devoir de conciliatrice et montre que parmi les insurgés se sont glissés des bandits. Il y a de fortes probabilités pour que ce document soit à l'origine de sa seconde inculpation pour " insultes à l'encontre des membres de l'assemblée nationale " Il est clair que Blanc, Caussidière et Ledru-Rollin cités sans équivoque dans le rapport de la commission d'enquête de l'assemblée comme " grands coupables " ne le sont pas ; du moins en ce qui concerne Louis Blanc et le 27 août 1848, l'architecte lui écrivait la lettre suivante : " Citoyen, Je proteste de toute la force de mon indignation contre le vote de l'assemblée qui vient de vous frapper. J'ai adressé à Odilon Barrot, il y a 15 jours un rapport sur les événements du 15 mai - ce rapport n'étant dicté que par l'amour de la vérité était favorable à vous et à plusieurs de vos collègues accusés par la commission d'enquête- Eh bien, non seulement cette commission ne m'a pas entendu malgré la demande que j'en faisais, mais elle n'a pas fait publier mon rapport qui justifiait des hommes injustement accusés. Je ne vous connais pas Citoyen, on ne peut donc attribuer mon indignation à l'amitié, mais à l'amour de la justice que l'on foule aux pieds. J'ai adressé ma réclamation à plusieurs journaux. Salut et fraternité, Delbrouck architecte. Si cette protestation peut éclairer quelques aveugles, faites en usage. " (Réf : A.N. W 572)
[./page_384pag.html]
[./page_217pag.html]
[./page_223pag.html]
[./page_223pag.html]
[Web Creator] [LMSOFT]