Nous nous marièrent à Dissé-sous-le-Lude le 7 novembre 1865. Notre union n'a pas été sans peine car les parents de Laurence n'approuvaient pas notre mariage et refusèrent même de donner leur consentement. A cet état de fait, ma descendante a émis quelques hypothèses : Notre différence d'âge ? Notre distinction sociale ? … Mais ceci restera un élément de mon intimité familiale impénétrable !
A cette époque, la loi exigeait le consentement des parents pour pouvoir se marier et c'est une clause que l'on retrouve notée dans pratiquement tous les registres. Je vous laisse imaginer quelle a pu être la surprise de ma descendante, le jour où consultant des registres, elle constata que mon père était absent lors de mon mariage, mais qu'il était consentant et représenté par un acte notarié. Elle constata aussi que ceux de Laurence n'étaient pas présents non plus, et que ma future femme avait présenté l'acte respectueux qu'avait dressé le 30 septembre 1865, le notaire de Genneteil, Maître Langlois. Laurence répondait simplement à l'article 153 du Code Napoléon qui précisait : " … après l'âge de trente ans, il pourra être, à défaut de consentement et sur acte respectueux, passé outre, un mois après, à la célébration de mariage … "
L'année de notre mariage a été marquée dans l'Histoire par plusieurs repères :
Sur le plan du commerce, par la création des grands magasins du Printemps à Paris. Sur le plan de l'économie, par la reconnaissance légale de la valeur du chèque bancaire. Sur le plan de la littérature, par la publication par "De la Terre à la lune", ouvrage de Jules Verne. Enfin, sur le plan musical, par la composition des "Danses hongroises" de Brahms.
Après notre mariage, nous nous rendîmes acquéreurs à Dissé-sous-le-Lude, d'une épicerie, mercerie et graineterie que nous fîmes prospérer.
Quatre beaux enfants, Hélène, Elise, Léon et Olivier vinrent par la suite combler notre bonheur.
Plus tard, en grandissant, ils reçurent une bonne éducation scolaire. Grâce au fruit de notre travail, nous avons pu assurer le coût à débourser à leur maître pour soutenir leur apprentissage.
Voilà, mes amis, cette partie de ma vie a été extraite des archives par ma descendante, avec une passion si forte que j'en suis moi-même troublé. Sa persévérance l'a bien entendu dirigée en amont et en aval de notre couple. Je ne voudrais donc pas abuser de votre attention en poursuivant trop loin l'histoire familiale dans ma descendance. D'ailleurs, nous avons convenu de nous limiter à nos propres parcelles de vie.
- S'il te plaît, pourrais-tu continuer encore un peu ? Lui demanda Joseph Désiré, ajoutant avec le regard approbateur des amis rassemblés :
- Ton récit des événéments de 1848 a amputé, pour ainsi dire sur ton temps de parole, alors pour nous, veux-tu poursuivre ?
- D'accord …
Notre fille aînée, Hélène, vint au monde le 8 octobre 1866. C'était l'année où le fusil " Chassepot " entra en service dans l'armée. Celle encore où Alphonse Daudet publia " Les Lettres de mon moulin " et que Pierre Larousse diffusa les premiers tomes de son " Grand dictionnaire universel du XIXème siècle " Comme je vous l'ai dit, mon oncle, le curé de Dissé, m'avait éveillé sur les plantes dans mon enfance. C'est sans doute à cause de cela que j'ai retenu que l'année de la naissance de ma fille aînée, était aussi celle au cours de laquelle un autrichien, Grégor Mendel religieux et botaniste, avait publié ses expériences sur l'hybridation des plantes et ses découvertes sur les lois de la génétique.
[
./winter_indexpag.html]
[
./page_40pag.html]
[
./page_42pag.html]
[
Web Creator]
[
LMSOFT]