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En ce lundi matin du 22 mai 1871, Paris est une ville offerte aux troupes régulières qui vont mettre une semaine pour s'en emparer entièrement. Ce que l'on va appeler " la semaine sanglante " ne fait que commencer. La chasse aux fédérés débute alors laissant derrière elle des montagnes de cadavres. Mais en cette nuit de la veille, le Ciel est venu en quelque sorte à la rencontre de l'architecte pour l'épargner de cette furie meurtrière. Pour l'épargner, lui qui voulait à tout prix éviter l'effusion du sang. L'épargner à l'aube de cette " semaine sanglante " qui arrive pour mettre un terme final à la Commune de Paris, dans un épouvantable et cruel bain de sang, ensevelissant avec elle un grand nombre de cadavres et beaucoup de héros inconnus. Joseph Louis Delbrouck en aura bien conscience au fond de sa prison versaillaise. Dans sa dernière lettre, n'écrira t-il pas : " Mais, ai-je le droit de me plaindre en songeant au sort de notre pays, à tant de braves et nobles victimes que je plains toutes ? … A la grâce de Dieu ! " Procès et non-lieu … mais son corps l'abandonne Le procès de Joseph Louis Delbrouck dure un mois selon les témoins oculaires. Nous sommes en juin 1871 et c'est l'été qui succède aux dures rigueurs de l'épouvantable hiver 1871/1871. Un non-lieu (dont la trace n'est pas encore retrouvée … Qui pourra me communiquer une piste ?) permet, d'après Paul Milliet de découvrir que l'architecte laisse des empreintes innombrables de son dévouement, et lui rend sa liberté perdue. Mais l'homme au courage simple et héroïque a enduré d'énormes souffrances physiques et morales pendant de longs mois et tout dernièrement, de très mauvais traitements dans sa prison versaillaise. Son corps qui s'est tant courbé, tant usé pendant cinquante deux ans pour les autres, n'en peut plus et l'abandonne le 15 juillet 1871. Il est dix sept heures lorsqu'il rend son dernier soupir. Sur sa dépouille mortelle, Emile Trélat, ingénieur centralien, titulaire de la chaire de construction civile au Conservatoire impérial des Arts et Métiers et fondateur de l’Ecole Spéciale d’Architecture en 1865, prononce un vibrant éloge funèbre. Il conclue son discours par ces mots : " Voilà donc la fin de cette incomparable abnégation que fut toute votre vie mon ami ! Que diront les hommes ? Beaucoup, le plus grand nombre, vous confondront avec les vulgaires perturbateurs … L'empire des âmes supérieures reste un foyer caché que n'aperçoivent pas les foules. Autour s'agenouillent ensemble de rares croyants. Ceux-ci laisseront dire de vous, Delbrouck, que vous ne fûtes pas habile, et que vous avez mal mené votre barque. Mais ce premier devoir de l'homme, qui est de dépenser son cœur, qui l'a mieux rempli que vous ? En cela vous fûtes le modèle sans tache, et pour notre temps écrasé de si grands maux et si mal pourvu de dévouements, vos amis ne cesseront pas de le répéter, votre exemple fut le plus saint et le plus noble qui se puisse citer, car vous vous êtes donné tout entier jusqu'à la mort. " (Le texte de l'éloge funèbre a été publié dans une brochure imprimée de seize pages qui fut vendue au profit des deux filles de l'architecte. Un exemplaire est conservé à la B.N. Réf Ln 2726210)
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[http://www.esa-paris.fr/page.php?p=140_ans_d__histoire]
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Architecte]
Joseph Louis Delbrouck fut l’un des 137 premiers actionnaires de l’Ecole Spéciale d’Architecture (Liste publiée dans la Gazette des Architectes et du Bâtiment, n° 2 de 1865, page 23) Dans les premiers actionnaires, les architectes ne sont paradoxalement qu’au nombre de 13 parmi les fondateurs de cette école : E.Trélat - Viollet-le-Duc - A.de Baudot - Bessin - Crétin - Delbrouck - Duthoit - Esquié - Lefort - Lesoufaché - Mangeon - Ouradou - Viollet-le-Duc fils -
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