ORIGINE DE LA FETE DE SAINT CHRISTOPHE A LISLE-EN-RIGAULT
C'est l'Abbé Paul Liénard, dans son ouvrage de 1912 " LISLE & JEAND'HEURS " Tome 1er La Paroisse, Imprimerie J.Thevenot, Saint-Dizier qui relate l'historique de cette fête qui attirait chaque année en juillet, beaucoup de pèlerins à Lisle. " La paroisse de Lisle, qui a pour patron Saint Hilaire, s'est payé le luxe d'une seconde fête patronale, qu'elle célèbre en l'honneur de Saint Christophe, le dernier dimanche de juillet. Dès le XIIIème siècle, Saint Christophe était en grande vénération à l'Abbaye de Jandeures. Ce saint martyr avait, sans l'église du couvent, une chapelle magnifique, qui témoignait de la confiance dont l'honoraient les générations contemporaines. Plusieurs seigneurs Abbés réclamèrent dans la suite, comme insigne honneur, celui d'être enterré dans la chapelle de Saint Christophe, tel, par exemple, l'Abbé Gérard mort en 1320. Le Cartulaire de Jandeures fait mention en 1520 d'une restauration de ladite chapelle, effectuée sous les ordres d'André de Contrisson, Abbé, qui, pour récompense de son dévouement retint la faveur d'être inhumé près de l'autel de son saint préféré ; ce qui eut lieu en 1532. (1) Jacques Havot, curé de Vassincourt, devint, lui aussi, Abbé de Jandeures ; et l'un de ses premiers écrits a pour motif : de se réserver, après sa mort, une place dans la chapelle Saint Christophe. Son vœu ne sera pas exaucé ; car, devenu évêque de Tibériade, et suffragant de Reims, il sera enterré à Sermaize le 27 février 1551. A partir de cette date, nous ne trouverons plus rien de précis, sur le culte rendu à Saint Christophe. Tout au plus, les Annales feront-elles mention d'une fontaine dite, de Saint Christophe, dont l'eau avait une prodigieuse efficacité contre les maux de tête. Faut-il avouer que nous n'avons pas trouvé trace de cette fontaine merveilleuse. Nous croyons avoir, tout au plus découvert, qu'elle se trouvait entre Lisle et l'Abbaye. Les embellissements modernes ont détourné ou obstrué cette source. Et ce n'est pas seulement dans l'intérieur des murs du Monastère que Saint Christophe était prié et honoré ; on le vénérait aussi dans les environs, à tel point, qu'à son occasion, la guerre faillit éclater entre Combles et Lisle, au sujet de la revendication des reliques de Saint Christophe, que l'Abbaye possédait. A la suppression de l'Abbaye, la municipalité de Combles, adressa le 5 mars 1791, aux administrateurs du département, une supplique à l'effet d'obtenir la restitution des reliques du saint, prétextant - " qu'il était constant, par une tradition à Combles, perpétuée d'âge en âge, que les reliques de Saint Christophe, que Jandeures possédait, y avaient été transportées, lors de la disparition des habitants par le malheur des guerres … " - et enfin, la présente supplique se terminait par cette conclusion : - " puisque l'Abbaye n'existe plus, que ce qui nous appartient nous fasse retour. " - Mais les habitants de Lisle ne voulurent pas entendre de cette oreille-là. En apprenant cette demande, la municipalité et les habitants envoyèrent, le 10 avril 1791, aux administrateurs du directoire du district, une contre-pétition, pour réclamer les reliques de Saint Christophe, qu'ils vénéraient comme leur patron - " ayant acheté l'image du Saint, ils s'offraient de payer le prix des dites reliques " - et demandaient qu'on leur accordât la préférence, étant donné que la paroisse de Jandeures était réunie à celle de Lisle-en-Rigault.
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