Nicolas Haudot, fils de Jean Nicolas Haudot et de Marie Jeanne Peignat est né à Saudrupt le 12 juin 1835. Ses deux frères aînés travaillent à la filature de Saudrupt ; François y est fileur et Jean Baptiste y est débourreur. Le débourreur était un ouvrier de filature qui chaque jour nettoyait les cylindres des machines à carder à l'aide d'une carde à main. Carder consistait à remettre tous les brins dans le bon sens pour faciliter la fabrication du fil. Dans la filature la machine à carder était une sorte de gros peigne, constitué de deux plaques indépendantes, entre lesquelles passait la matière brute. Jean Baptiste Haudot pour sa part décédera bien jeune à Saudrupt le 4 février 1849 puisqu'il n'avait que 17 ans. Nicolas n'entrera pas dans filature mais ira travailler à l'usine où il apprendra le métier de forgeron puis il deviendra forgeron puddleur. C'est un métier particulier qui demande beaucoup de courage car il est dangereux et qui nécessite aussi d'acquérir beaucoup d'expérience. Métier dangereux s'il en est, car il s'agit pour l'essentiel de brasser de la fonte liquide à des températures de l'ordre de 1600°C. Ce brassage c'est le puddlage, qui est un procédé inventé par l'anglais Henri Cort en 1784, et qui consiste à décarburer la fonte dans un four spécifique. La fonte cassée en morceaux et mélangée à des scories riches en oxyde de fer est ainsi décarburée ou affinée généralement dans un four chauffé au coke. Cette technique permet de pouvoir maintenir séparées la fonte d'avec la source de chaleur pour qu'aucune impureté ne vienne côtoyer la fonte en fusion. Cette technique permettant d'obtenir un métal, fonte ou acier, est ainsi rendue plus facilement utilisable en architecture. Par exemple, la Tour Eiffel est construite en fer puddlé. En 1856, Henry Bessemer fera la découverte du convertisseur qui consiste à souffler de l'air réchauffé au préalable à travers une charge de fonte liquide. Cet air conduit non seulement à l'élimination du carbone et du silicium de fonte, mais la chaleur dégagée par l'oxydation des impuretés de la fonte élève la température de la charge métallique à des températures supérieures à celles de la fusion du fer pur. Ainsi, cette technique a pour conséquence d'élever les tonnages traités et d'abaisser notablement les prix de l'acier. Le métier de puddleur est un métier de grande expérience et de technique, mais il est surtout un métier très pénible car le brassage de la fonte en fusion s'effectue par des portes ouvrant directement sur la fournaise. Le puddleur rassemble des boules pâteuses pesant de 30 à 50 kg. Elles sont sorties du four par de grandes pinces portées rouges et mises sur un chariot. Ces boules appelées aussi loupes sont ensuite cinglées et formées en fer marchand par un train de laminage. L'attention du puddleur ne doit pas faillir non plus afin éviter les accidents qui, malheureusement sont encore assez fréquents. Un four occupait en permanence deux ouvriers pour une production de l'ordre de deux à trois tonnes de fonte par vingt quatre heures. L'emploi des machines à vapeur, chauffées par les gaz de récupération était aussi une des technique très utilisée car la vapeur représentait une force motrice non négligeable et pouvait suppléer les insuffisances des cours d'eau. C’est sous l’impulsion du roi Henri IV, en visite dans la cité en 1603, qu’apparaissent les forges à Marnaval. Elles seront au fil du temps installées de part et d’autre de la Marne et de nombreux biefs seront construits pour alimenter les marteaux-pilons. Marnaval prendra son essor grâce aux forges et la cité rassemblera donc une importante population ouvrière vivant au rytme du développement de la sidérurgie, avec ses contraintes, ses joies et ses malheurs ...
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Natif de Saudrupt, il se marie à Cousances et meurt à Marnaval avec son fils …
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