Peu de temps après, Joseph Louis Delbrouck rédige un texte par lequel, entre autre, il défend Huber qui, même s'il a pu se tromper, " n'a pas joué le rôle ignoble qu'on lui prête " (B.H. Ville de Paris Ms 1056-152) Après les journées de juin 1848, au cours de la réunion du Club Sainte-Croix de la Bretonnerie, le 18 août, Joseph Louis Delbrouck présente un rapport sur les journées de juin et leurs conséquences politiques et tout en émettant des réserves sur le comportement de certains combattants tels " les lâches assassins du général Bréa ", il se montre favorable aux insurgés en critiquant l'Assemblée. Inquiet sur " cette république chancelante et ébranlée " il conclue que " le socialisme est le seul remède qui doit sauver de cette crise terrible " (B.H.Ville de Paris Ms 1056-33). Pour ces propos tenus lors de cette séance et repris lors de celle du 22 août, il est poursuivi au motif " d'avoir excité les citoyens à la haine les uns contre les autres " et " outragé plusieurs membres de l'Assemblée Nationale " (A.N. BB 18-1474-B) Mais que sont donc ces clubs ? Rien d'autre en fait que des groupements de personnes se réunissant pour former des creusets d'opinions diverses, pour organiser des débats d'idées, pour débattre des réformes envisagées pour les institutions politiques … en quelque sorte des tribunes populaires établies pour défendre les droits du peuple, pour communiquer les idées politiques visant à constituer une société nouvelle. Les femmes aussi ont leurs propres clubs. Telle la Société d'éducation des Femmes, fondée par Jeanne Deroin et Pauline Roland, le Club fraternel des lingères, fondé par Désirée Gay, la Société de la voix des femmes, d'Eugénie Niboyet, les associations d'instituteurs d'Adèle Esquiros … et bien d'autres, car en 1848, c'est plus de trois cent cinquante clubs qui fonctionnent à Paris. Après l'élection de Louis Napoléon Bonaparte à la présidence de la République, il reste à désigner une nouvelle assemblée nationale et les législatives sont fixées au 13 mai 1849. Joseph Louis Delbrouck fait partie du Comité démocrate-socialiste chargé de choisir les candidats parisiens pour l'investiture. Une femme décide de se présenter à ces élections. C'est Jeanne Deroin, bien que sa candidature soit irrecevable du fait que les femmes ne disposent pas du droit de vote. Dans sa feuille électorale (B.N. Lc 2-1933) elle dit que durant la campagne, elle se voit parfois refuser la parole. Par contre, elle salue le soutien que lui apporte Delbrouck lors d'une réunion électorale à la Salle des Acacias, rue Saint-Antoine à Paris. Dans une lettre à Jeanne Deroin, publiée sur cette même feuille, Delbrouck regrette que tous n'aient pas protesté " contre le plus grand des privilèges, l'asservissement de la femme par l'homme, privilège d'autant plus infâme qu'il est exercé contre des êtres trop faibles pour s'y soustraire par la violence. " Ces élections sont marquées par le succès des candidats du Parti de l'Ordre et par l'échec des républicains. Cette défaite qui succède à l'écrasement de l'insurrection de juin 1848, contraint le mouvement ouvrier à réorienter son action. Mouvement ouvrier du XIXème siècle Jeanne Deroin qui fréquente depuis 1830 les utopistes, tels Enfantin, Leroux, Cabet et Fourier veut fédérer les associations ouvrières. Joseph Louis Delbrouck répond à son invitation. Le 23 août 1849 se réunissent à la salle Saint-Spire, les délégués de quatre vingt trois associations pour désigner une commission provisoire qui a pour mission de rédiger un projet d'acte d'union entre les associations ouvrières représentées. Cinq membres sont retenus pour constituer cette commission provisoire, dont Joseph Louis Delbrouck, qui pour sa part est également membre de l'association des maçons.
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