Tout en entretenant une troupe de comédiennes, il noua de nombreuses intrigues amoureuses. Le palmarès de ses conquêtes était éloquent … la duchesse de Bouillon, l'actrice Adrienne Lecouvreur, la princesse de Conti … Il trouva le moyen de marier sa nièce, Marie Josèphe de Saxe au Dauphin, fils de Louis XV. Ce fut elle qui devint par la suite la mère des trois derniers Bourbons, que furent les rois que j'ai cités tout à l'heure. - Cela ne nous dit pas comment George Sand se trouvait leur cousine, objecta Louis. - J'y arrive, précisa Joseph Désiré. Le vainqueur de Fontenoy était l'arrière-grand-père de la romancière. C'était au tempérament amoureux de celui-ci qu'elle le devait, et à la séduction d'une jeune fille Marie Rinteau. Fille de bourgeois, à défaut d'autres biens, ceux-ci comptaient sur leur progéniture pour s'assurer des vieux jours confortables. En ce XVIIIème siècle libertin, un entremetteur présenta Marie à Maurice de Saxe qui tomba aussitôt sous le charme. Il l'installa, avec ses parents, dans un hôtel particulier et subvint à leurs besoins. Marie accoucha en 1748 d'une fille à qui elle donna le prénom d'Aurore. Maurice de Saxe s'absenta pour un voyage. Marie décida de prendre des leçons de diction auprès de Marmontel, écrivain de renom et futur académicien. Celui-ci poussa son enseignement par des exercices d'un autre genre qui n'étaient pas non plus pour déplaire à son élève. A son retour inopiné Maurice de Saxe n'apprécia pas cette infidélité. Marie et ses parents durent immédiatement quitter l'hôtel particulier. Maurice de Saxe mouru, les années passèrent. Grâce à sa cousine de la main gauche, la petite Aurore sera élevée au couvent des Dames de Saint-Cyr. En 1766, à dix huit ans, elle était une jolie personne, héritière des nombreux charmes de sa mère, qui ne devait au demeurant pas avoir de difficultés pour trouver un mari bien né. C'était ne pas compter avec son état-civil qui la qualifiait de père et de mère inconnus. Elle s'adressa au Parlement, fournissant la preuve de son caractère, pour que lui soit attribuée la mention "fille naturelle de Maurice de Saxe " Après de longues démarches, elle obtint satisfaction. Puis se présenta alors un officier d'infanterie, de vingt cinq ans son aîné, Antoine de Horne, qui l'épousa. Cinq mois plus tard, nommé commandant de la place de Sélestat, il alla rejoindre son poste en Alsace. Il tomba malade le lendemain de son arrivée et mouru à la fin de la semaine. Aurore se retrouva veuve à dix neuf ans et fit des démarches de toutes sortes pour conserver sa position dans le monde. N'ayant pas de quoi pouvoir mener le train de vie auquel elle aspirait, elle retourna habiter dans l'hôtel particulier que possèdait sa mère à Paris. Parmi des visiteurs qui fréquentaient cette maison, Chaude Dupin de Francueil remarqua la beauté de la fille de la maîtresse de maison. Il était fort riche et propriétaire de plusieurs manufactures de drap dans l'Indre. Il demanda Aurore en mariage, qui accepta malgré leurs trente années de différence d'âge et le mariage eut lieu en 1778. C'est ainsi que se maria la grand-mère de George Sand. - Voilà mes amis, un abrégé généalogique moderne et bien moins protocolaire que les tableaux géométriques dressés par nos descendants. Il est vrai cependant que la littérature sur cette romancière est abondante … - Dis donc, c'est à croire que tu l'as fréquentée dans ta vie, rétorqua Francois. - Pas du tout, répondit Joseph Désiré. Remarque bien que j'aurai pu, étant son cadet, qu'elle puisqu'elle avait un penchant manifeste pour les hommes plus jeunes qu'elle ! - Je ne fréquentais pas ce monde là, comme je vous l'exposerais après Joseph. Mais pour répondre précisément à ta question François, la vérité est plus élémentaire. Une nuit où j'avais rendez-vous avec un ami dans une bibliothèque, mon attention fut attirée par un livre sur cette romancière, qui a été notre contemporaine. C'est de cette lecture que j'ai tiré ce résumé : "Appelez-moi George Sand, par Claude Dufresne, Editions Michel Lafon, 2004 " A peine Joseph Désiré avait-il terminé sa phrase, qu'un corps fantomatique penétra dans la salle. De cette espèce de forme vaporeuse et floue, se détacha nettement un puissant visage dont seules les lèvres s'animaient pour dire : - Puisqu'il n'y a même pas de café ici, je ne reste pas ! Puis cette image fugitive se dissipa lentement, tandis qu'avec une sonorité sépulcrale la voix demandait : … Mais où etes-vous donc … César, Bette, Pons, Eugénie ?
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