Parcé-sur-Sarthe, son village natal porte toujours quelques traces d'histoire ancienne. C'est là que Jean de Champagne seigneur de Pescheul avait pourchassé les protestants en les faisant jeter dans la Sarthe, se vantant de leur " faire boire au grand godet ". C'est aussi le village où Claude Chappe, natif de Brûlon en 1763, utilisa pour la première fois, le 1er mars 1791, son télégraphe entre Brûlon et Parcé, sur une distance de quinze kilomètres. L'année de notre mariage, à l'étranger, l'histoire a été marquée par le début de la guerre de Sécession entre le sud et le nord des Etats Unis, jusqu'en 1865. La guerre au Mexique faisait rage. Le 1er Mai 1863 à Camerone, soixante hommes de la légion étrangère du capitaine d'Anjou, résista à deux mille hommes, jusqu'à la mort. On compta trois cent morts et autant de blessés. Un monument fut érigé en 1892 sur l'emplacement du combat. On peut toujours y lire cette l'inscription : Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense Etant sa gloire épique aux orgueils du passé N'est pas cet étranger devenu fils de France Non par le sang reçu, mais par le sang versé. Cette même année, la France était socialement marquée par la révolte lyonnaise des canuts, qui s'est terminée par la semaine sanglante d'avril en faisant plus de deux cents morts. La politique demeurait instable. Le 28 juillet 1835 le roi Louis Philippe échappa à un attentat à Paris, perpétré par un certain Fieschi, depuis sa maison au n° 50 du boulevard du temple. Il avait installé à sa fenêtre une machine infernale, composée de 25 canons de fusils posés sur un châssis. Le roi fut indemne, mais on dénombra autour de lui, dix-huit morts et vingt-deux blessés. Cette année fut localement marquée par une épidémie de choléra à Sablé, mais elle fut moins forte que celle qui s'était abattue sur Paris en 1832. Ligron, le petit village natal de ma femme était réputé pour ses poteries depuis six siècles car, dès 1314 Jehan le Rey en fut le premier potier. Sur ce sujet, mon descendant a aussi réalisé un historique captivant. Je me limiterais ce soir à sa seule partie recouvrant "notre" XIXème siècle. Le 27 avril 1842 Joseph Hautreux, maire de Ligron, qui était fabricant de poteries présenta huit pièces à l'exposition organisée au Mans. Mais ses poteries ne recueillirent aucune mention. C'est à partir de ce moment que les potiers comprirent les effets qu'ils pouvaient tirer de l'utilisation d'une terre claire et d'une terre rouge. Ils se risquèrent donc à cette modification sous l'influence de Pierre Innocent Guimonneau de la Forterie, chirurgien de Courcelles, pour balayer les usages séculaires. Ils écartèrent les moules immuables et proscrivirent la sombre élégance du brun de manganèse. Ils remplacèrent cette couleur par celles des tons de miel et de chocolat, obtenus seulement par le mélange de ces deux terres. A partir de 1860, les pièces de Ligron furent poinçonnées, ce qui permettait d'en interdir l'anti-datation, qui était encore parfois monnaie courante. Les poteries décoratives restèrent à caractères religieux et profanes : Vierges, bénitiers, porte-bouquets, plaque de retable, bouteilles de moisson, coupes doubles découpées, buires à surprise, pichets trompeurs, écuelles à couvercle, vases, faisselles, écritoires, pots à tabac, salières et volumineux épis de faîtage. En 1881 le potier Taffary reçut une médaille d'argent à l'exposition de La Flèche. Malheureusement en 1910, ce sera François Tricart qui fermera au site de " Bellouze ", la dernière poterie de Ligron. Je n'étais encore qu'un adolescent en 1848, lorsque notre pays traversa une époque difficile. Mais moi aussi, je laisse le soin à Pierre de nous retracer ces événements particuliers.
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