- Ton récit est émouvant et … Jean François n'eut pas le temps de terminer sa phrase, une farandole multicolore traversa la pièce, sans que personne ne parvint à distinguer des visages. Sur un fond de musique, seules des ritournelles retentissaient de cette nuée : " … Je suis le vieux moulin, Ma meule de granit brise le grain. Tic et tic, et tac, tic tac, tin tin, C'est le chant du moulin ! … " " Hue, hue, mon cheval Cric, cric, chante doucement le moulin, Nous irons chercher du sel, Cric, crac, chante pour moudre le blé, Hue, hue, mon poulain, Cric, cric, la farine est au four, Nous irons au moulin. Cric, crac, nous aurons encore du bon pain. " Lorsque la mélodie se dissipa, Joseph regarda Louis. Il voulu lui parler, mais un homme aux traits épais entra soudainement. Il lissa sa large moustache qui dissimulait sa bouche. Posant un doigt sur ses lèvres pour solliciter le silence, en ajustant ses besicles, il déclama d'une voix plaisante : " … Tranquille et doux, dans sa maison ailée Il a surpris les démêlés Qu'ont entre eux la pluie et le brouillard, L'aube qui boude et le soleil blafard, Les jours givrés d'hiver, les jours pourris d'automne, Et ceux de l'été vert et monotone. Le vieux meunier vit calme et lent, En ses sabots de bouleau blanc ; Son dos compact se bombe en voûte, Mais son oreille est fine et l'on dirait Que son regard, même distrait, Toujours là-bas, du coté de la route, Reste aux écoutes. Le bon meunier reste là-haut, Menant sa vie obscure et seule, Près de ses meules ; Il collabore au pain des bourgs et des hameaux ; Il est couvert de cendre et de farine fine ; Il apparaît aux crédules enfants, Comme un grand Saint Nicolas blanc … " Le grand homme eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'il disparut. Alors, Joseph s'adressant de nouveau à Louis, lui dit : - Cette fois, je crois qu'Emile Verhaeren t'invite à parler à ton tour !
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