Le 19 juillet 1870 est passé. La France est en guerre avec la Prusse car elle est tombée dans le piège de Bismark qui pense, avec Moltke que seule la guerre peut faire l'unité allemande. Le but ici n'est pas de rentrer dans le détail de cette folie meurtrière, mais de dégager l'action menée par Joseph Louis Delbrouck pendant le Siège et la Commune de Paris. Vers septembre, octobre 1870, n'écoutant que la voix de sa conscience, l'architecte s'engage dans la Garde Nationale parce que pour lui, c'est un devoir, comme il l'écrira dans sa lettre du 15 février 1871 à sa cousine Célinie. (Arch. familiales Vinot) : " … Pensant que devant les graves circonstances dans lesquelles nous sommes, tout le monde devait se sacrifier pour le pays, je suis entré comme lieutenant dans le corps auxiliaire du Génie chargé de compléter les travaux extérieurs de la Défense de Paris … " La nouvelle du désastre de Metz et les événements liés à la crise du Bourget se répandent dans la cité et provoquent une grande irritation du peuple de Paris, dont l'aboutissement est l'insurrection du 31 octobre 1870. Depuis le matin, la foule converge vers l'Hôtel-de-Ville. Les démarches entreprises par Thiers laissent supposer la conclusion d'un armistice. Sous la présidence d'Arago, les maires de Paris demandent au gouvernement des élections municipales. Pensant que l'émeute est imminente, Jules Ferry demande à tous les membres du gouvernement de se rendre à l'Hôtel-de-Ville. La circulation devient vite impossible ; l'excitation est à son comble car le peuple de Paris ne veut aucun armistice et pense plutôt que seule la Commune pourrait donner plus de vigueur à la guerre contre les prussiens. En fin de matinée, les Gardes Nationaux se portent à l'Hôtel-de-Ville, car le préfet de Police Adam à sollicité le général Trochu de prescrire la réunion des bataillons de la Garde Nationale, dans le but de conjurer un soulèvement insurrectionnel. Le commandant Dauvergne a sous sa responsabilité les trois compagnies de mobiles chargées de la garde intérieure de l'Hôtel-de-Ville. La journée avance et sur la place de l'Hôtel-de-Ville, les foules irritées s'agitent bruyamment au milieu desquelles les bataillons ne peuvent se maintenir qu'avec difficulté. " … Soudain, dit Paul Milliet, la porte de l'Hôtel-de-Ville s'ouvre pour laisser passer un bataillon menaçant. Dauvergne tire son sabre pour donner l'ordre de tirer sur le peuple. Les fusils sont mis en jour, la foule s'écarte et c'est un sauve-qui-peut ; les femmes et les enfants poussent des cris de terreur … " Paul Milliet raconte encore : " Se trouvent là, avec moi, le lieutenant de Vesly, un certain Léon et Joseph Louis Delbrouck accompagné de sa fille Marie. Delbrouck s'avance alors subitement et seul, les bras étendus, va au devant des soldats en criant " Arrêtez, qu'allez-vous faire ? " et de sa main, prestement, relève les canons des fusils. (Paul Milliet - Une famille de républicains fouriéristes : les Milliet - Edit. Giard & Brière Paris 1915-1917) Le commandant Dauvergne est alotrs saisi au collet par les émeutiers mais ses soldats le délivrent en les frappant à coups de crosse. L'ordre est donné aux mobiles de l'Indre de rentrer dans la caserne Napoléon. Pour ainsi dire, tous les historiens passeront sous silence le geste héroïque de Joseph Louis Delbrouck, mais les témoins oculaires le signaleront pour dire que c'est grâce à lui si la collision sanglante avec la foule a été évitée lors de l'insurrection du 31 octobre 1870. Dès novembre 1870, Joseph Louis Delbrouck est nommé capitaine de la Garde Nationale Mobilisée. Avec sa compagnie, il est enoyé à la Faisanderie, près de Vincennes, pour fortifier les hauteurs de Villiers dans la nuit qui suit cette bataille si cruelle. Puis, sa compagnie s'active à relever les fortifications. Le Génie volontaire, au cours du Siège de Paris, joue un rôle remarquable : ses travaux sont dus à la libre initiative et à la spontanéité des citoyens. Un bataillon de Génie volontaire se compose de six compagnies. Une compagnie, outre son corps d'officiers, se compose pour sa part de cinquante sapeurs. Le capitaine d'une compagnie est une sorte d'ingénieur-entrepreneur qui exécute gratuitement un ouvrage au profit de l'Etat qui bénéficie de toutes ses compétences sans avoir à le payer. Les ouvriers sont embauchés au fur et à mesure des déplacements de la compagnie et sont payés à la tâche. L'activité du Génie volontaire est considérable. Ici et là, il garni d'ouvrages, de chemins couverts et de retranchements la plupart des environs de Paris. C'est principalement dans cette région de l'Est de Paris que les compagnies se font remarquer par leur habileté à la construction d'ouvrages de défense et c'est précisément dans cette région qu'exerce Joseph Louis Delbrouck avec sa compagnie.
La Guerre de 1870/1871
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