C'est encore Paul Milliet qui précise : " … à côté d'eux, travaillent des agents de police et des sergents de ville at que ce voisinage amène des disputes et des rixes continuelles … " Pratiquement tous recrutés en Corse, les policiers de l'Empire sont détestés de la population parisienne à cause des mauvais traitements qu'ils font subir et de la brutalité qu'ils exercent à son encontre. Les officiers essayent bien de calmer leur colère, mais sans grand succès. Un des seuls qui parvient à se faire entendre, n'est autre de le capitaine Delbrouck. Les soldats en ont fait en quelque sorte leur idole. C'est un officier attentif et qui prend un soin extrême des hommes placés sous ses ordres. Il jouit d'une grande influence sur tous ceux qui l'entourent. Ses opinions avancées, sa justice, sa bonté et son courage en font un homme vénéré de tous, dit Paul Milliet. Un jour, raconte t-il encore que Delbrouck s'avance au plus fort d'une bagarre et parvient à réunir en cercle les hommes de sa compagnie. Il écoute avec attention leurs griefs exposés avec fureur et leur dit : " Vous avez raison de détester ces policiers de l'Empire ! " … Il les traite très durement dans ses propos, se conciliant ainsi les esprits. Puis d'un magnifique mouvement d'éloquence, il montre du doigt les hauteurs voisines où l'ennemi construit les batteries qui vont réduire en poudre les maisons, massacrer les femmes et les enfants et dit : " Voilà ce qu'il faut voir, oubliez le reste ! " Il dit cela d'une voix pourtant faible, mais avec un tel accent de conviction et une telle force de sympathie que la colère tombe par enchantement, conclut Paul Milliet (Réf. déjà citée)
Joseph Louis Delbrouck assiste aussi à la Bataille de Champigny et se retrouve en retranchement à Drancy, puis entre les forts de Noisy et de Rosny. Enfin, il est envoyé à Courbevoie et aux batailles de Montretout et de Buzanval, comme il l'écrit à sa cousine en février 1871 (Réf. déjà citée)
Le grand architecte, Eugène Emmanuel Viollet-Le-Duc prend aussi une grande part à la défense extérieure et Joseph Louis Delbrouck est en rapport étroit avec lui. Lorsque Viollet-Le-Duc part, le commandement en chef du génie auxiliaire est offert à Joseph Louis Delbrouck, mais il n'accepte pas. Il a indéniablement une certaine aversion de la notoriété publique et son nom restera seulement dans " la petite histoire " … Il est souvent " des obscurs " qui font de grandes choses !
Comme la plus grande partie de ses contemporains, Joseph Louis Delbrouck ne comprend pas cette sorte de passivité du Gouverneur de Paris, au cours du Siège de la ville. Il écrit en février 1871 à sa cousine : " … Tu dois comprendre, et ton père surtout comprendra, notre haine désespérée contre Trochu qui nous amené jusqu'à la dernière extrémité et qui nous a livré, pieds et poings liés au prussiens … " (Réf. déjà citée)
En fait, le général Trochu, après le désastre de Sedan a compris que Paris ne peut plus attendre de secours extérieurs et s'emploie à organiser le Siège en un vaste camp de bataille défensive. Tout le monde travaille nuit et jour à l'achèvement et au renforcement des défenses extérieures, tandis que les prussiens se rapprochent de Paris. C'est une œuvre considérable et l'architecte avec sa compagnie n'y ménage pas sa peine. Trochu fait transformer Paris en véritable camp retranché invincible et organise une armée, car la ville n'en possède pas, en vue de repousser l'ennemi dès qu'il va essayer de franchir les enceintes. L'armée allemande assiège la ville et se retranche sur toutes les hauteurs dans une position d'attente, une sorte de blocus. Elle ne livre pas de bataille offensive et se contente seulement de repousser les tentatives de sorties de parisiens en bombardant le centre de la capitale, accélérant ainsi l'isolement de la ville et rendant impossible sont approvisionnement. Joseph Louis Delbrouck n'échappe donc pas aux rancœurs qui se font jour ici et là. Le général Trochu raisonne avec un esprit purement militaire et le peuple de Paris avec sa fougue et son ardent désir de battre les allemands aux prix de sa vie, alors que le gouvernement semble vouloir éviter le massacre du peuple. Dans l'ombre, d'autres souhaitent ardemment un armistice dont le but inavouable est celui de servir leurs propres intérêts politiques !
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