Je peux donc dire que si ma jeunesse s'est trouvée en quelque sorte immergée dans les idées du gaullisme par mon grand-père Gaston, elle l'a été un peu aussi dans les idées du communisme par mon grand-oncle Maurice. J'ai le souvenir de longues et âpres discussions familiales sur ces sujets lorsque toute la famille se trouvait réunie. Les hommes parlaient fortement entre eux, tandis que les femmes quittaient la pièce. Malgré les oppositions d'idées, les débats restaient courtois et respectueux des conceptions des uns et des autres. Cependant pour ma part, c'est sans doute pour cela que j'ai toujours éprouvé une certaine aversion à l'encontre de la politique politicienne. Je pense que cette petite digression permet de pouvoir mieux préciser le contexte politico-historique dans lequel je suis né et qui a pu marquer mes très jeunes années. Toujours sur sa carte datée du 20 juin 1948, mon grand-père Gaston écrit encore : " … pour le baptême, que Madeleine fasse suivant son idée - ce qui vous fera plaisir, me le fera aussi - enfin, voyez tous les deux ce que vous décidez… " C'est ainsi que le 12 septembre 1948, âgé de quatre mois, je reçus le baptême dans l'église Saint-Martin de Saudrupt, par l'abbé Fernand Frentz, qui plus tard m'enseignera aussi le catéchisme et avec lequel je deviendrais enfant de cœur. Pour cette cérémonie, il y avait toutes les personnes que j'ai déjà citées plus haut, plus la sœur de ma marraine, Simone, dont je n'ai d'ailleurs aucun souvenir pour ne l'avoir jamais rencontrée par la suite. Comme papa l'a noté sur mon carnet de santé, c'est à cette époque que j'ai balbutié mon premier mot. Puisque maintenant la parole m'est venue, l'époque de ma naissance ne serait pas complète si je ne parlais pas de mes parents, auteurs de mes jours. Papa et Maman se sont connus à Saudrupt. Quelques années après la mort de ma grand-mère maternelle, Suzanne, en 1937, maman est venue semble t-il encore assez souvent chez son oncle Marcel et sa tante Henriette. Je ne sais à quel moment exactement mes parents se sont épris l'un de l'autre. Avant cette période, maman, tout en allant à l'école jusqu'en 1936, aidait ses parents dans la tenue d'un magasin d'alimentation, succursale des Docks-Rémois, plus connu sous le nom " le Familistère ", dont ils avaient pris la gérance en août 1934. A sa sortie d'école, elle avait été placée comme apprentie couturière. Mais en raison de la maladie de cœur de sa mère, son père la fit revenir au bout d'un mois afin de remplacer sa mère au magasin. Dans le cadre de notre généalogie, papa m'avait adressé une fiche manuscrite, qui me sert actuellement de fil conducteur pour rédiger cette partie, et sur laquelle il avait ajouté : " Yves, voici encore quelques dates qui me sont revenues en mémoire et qu'il faut conserver dans notre généalogie …" Sur ce feuillet, il dit qu'en février 1944 il fréquentait déjà maman et qu'ils auraient bien aimé se marier. Seulement, mon grand-père Gaston ne semblait pas vouloir le recevoir. Papa indique qu'il aurait retrouvé une ancienne lettre de la tante Henriette, dans le déménagement après le décès de mon grand-père Gaston vers 1986. Cette correspondance lui avait permis de comprendre cette motivation de l'époque, mais il ne précise rien d'autre et il n'a pas conservé ce document dans ses archives. A cette époque, papa venait de quitter son travail d'auxiliaire des Contributions Indirectes de Bar-Le-Duc qu'il assurait depuis septembre 1938. Ayant été désigné pour aller travailler en Allemagne (STO), il avait préféré quitter l'Administration. Il était alors rentré à la Société Electrique de Meuse et Marne en qualité d'électricien tableautier. Face à la difficulté de pouvoir se marier, il abandonne tout pour s'engager dans l'armée comme volontaire. Il signe alors un contrat pour trois ans et se trouve dirigé sur la Compagnie T20 à Nancy dans laquelle il rejoint le Peloton F.R. des transmissions.
[./winter_indexpag.html]
[./page_522pag.html]
[./page_524pag.html]
[Web Creator] [LMSOFT]