Depuis le 6 janvier 1871, le bombardement de Paris est commencé et il se poursuivra jusqu'à la capitulation du 28 janvier. L'immeuble du 129 Boulevard Saint-Michel, la nouvelle résidence de Joseph Louis Delbrouck depuis la mort de son épouse Jeanne Delphine, se trouve en plein milieu de la zone de bombardements prussiens. S'y trouvent ses deux filles, Marie Marguerite et Marguerite Renée, qu'a en garde Zélie Bucaille, l'employée de maison qui a suivi le couple depuis Vernon. Le 7 janvier au matin, c'est le numéro 131 juste à côté, qui est endommagé par un obus provoquant un trou béant au milieu du troisième étage. Dans la nuit du 7 au 8 janvier, c'est le numéro 135 qui est touché. Dans sa lettre du 15 février (Réf. déjà citée), l'architecte écrit : " … Marie ne s'effraye pas, elle rassure Madame Zélie, et fait un paquet des affaires nécessaires à sa sœur et quoiqu'il soit onze heures du soir, elle conduit son monde chez Monsieur Mazas où elles passent alors la nuit … " Le métreur-vérificateur a suivi aussi l'architecte à son retour de Vernon, on le retrouvera aussi dans la Commune. Refus de la légion d'Honneur. Le Gouvernement de la Défense Nationale a décrété depuis le mois de novembre 1870 que la décoration de la légion d'Honneur est exclusivement réservée à la récompense de services militaires et d'actes de bravoure et de dévouement accomplis en présence de l'ennemi. C'est le général Trochu lui-même, pour éviter le débordement des demandes de décorations, qui a voulu les restreindre pour enrayer la facilité avec laquelle celles-ci se distribuaient. Il a pensé aussi qu'elles seraient mieux honorées, d'autant plus que leur attribution en serait sévère. C'est dans cet esprit que Joseph Louis Delbrouck est cité au grade de chevalier de la légion d'Honneur par décret du 16 janvier 1871. C'est le 18 janvier qu'il apprend sa nomination et c'est plus fort que lui … Inflexible, il écrit aussitôt au général Trochu qu'il n'accepte pas " cette distinction contraire à ses principes républicains et que de plus, il ne croit pas avoir mérité une décoration donnée par le général qui, depuis plus de quatre mois, n'a rien fait d'efficace pour débloquer Paris … " Son dossier retrouvé porte le numéro d'ordre 1671, mais il est vide … et pour cause ! L'armistice est signé le 28 janvier vers vingt heures. Après plusieurs mois passés hors de Paris " …couchant tout habillé sur des couvertures et ne venant à Paris passer une nuit qu'une ou deux fois par mois … " l'architecte rentre enfin chez lui, fatigué et plein de chagrin, pour reprendre des forces. C'est mi février qu'il peut à nouveau entrer en contact avec sa famille en répondant à sa cousine Célinie Delbrouck qui vient de lui écrire.
Paul Milliet 1844-1918
Quelques liens
Journal “Le Rappel” du 24 janvier 1871
[./winter_indexpag.html]
[./page_52pag.html]
[./page_54pag.html]
[http://www.coppoweb.com/ballons/fr.aeronautes.php]
[http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/1870-1871.html]
[http://www.histoire-image.org/index.php]
[http://medaille.decoration.free.fr/index.htm]
[http://www.culture.gouv.fr/documentation/leonore/pres.htm]
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