Ce qu'il recherche en priorité, c'est la conciliation pour que la République fonctionne enfin normalement et il a une telle puissance de suggestion que ses subordonnés ont la certitude avec lui, de suivre le droit chemin. Le 12 mars, salle Molière, lors de la réunion du corps auxiliaire du Génie de la Garde Nationale, Joseph Louis Delbrouck lance un appel pour que cette formation adhère au Comité Central de la Garde Nationale. Croyant tenir Aurelles de Paladines en arrêtant un général en uniforme, les fédérés arrêtent le général Chanzy et le mettent dans la prison où se trouve déjà le général Langorian. L'architecte leur rend visite, fait passer leur courrier à leurs familles et par son éloquence, contribue beaucoup à les faire remettre en liberté. Là encore, l'Histoire oubliera Joseph Louis Delbrouck et seuls des témoins oculaires en porteront témoignage ! L'architecte est membre de la section Internationale du XIIIème arrondissement (Dict. J.Maitron, déjà cité) Il est élu capitaine de la 1ère Compagnie dans le 1er Bataillon du Génie, le 23 mars 1871, puis réélu à l'unanimité à ce poste le 21 avril. Le Génie effectue des travaux aux avants-postes et le 26 avril, la seconde Compagnie construit une barricade rue de Chèzy à Neuilly, mais, comme le dit le rapport de la journée du 26 avril par le capitaine Delbrouck : " … arrivés à cet endroit à sept heures et demi du matin, à ce moment les Versaillais dirigèrent sur les travailleurs un feu tellement vif que ceux-ci durent quitter leurs outils, prendre leurs fusils et se battre jusqu'à cinq heures du soir. Le courage des hommes du Génie fut remarqué par le commandant du 195ème qui a promis de faire un rapport à ce sujet et de signaler particulièrement le capitaine Thiriou qui pendant plus d'une heure dirigea l'artillerie… " (SHAT LY 115) Plus tard, le Génie participe à la construction de barricades dans Paris, mais l'architecte regrette la faiblesse des effectifs, comme il l'écrit lui-même le 15 mai dans une lettre qu'il adresse à Charles Delescluze : " … Il y a dans les casernes du château d'eau Napoléon … près de 1200 anciens gendarmes, sergents de ville ou soldats prisonniers complètement inoccupés … Il est facile de les employer à remplir des sacs de terre pour les travaux à l'intérieur de l'enceinte. La Légion du Génie est composée d'environ 1200 hommes, il en faudrait dix mille. Ne pourrait-on pas employer ces personnes ainsi que les gardes nationaux réfractaires ? … " Benoît Malon signalera encore Joseph Louis Delbrouck comme " … Un des plus méritants parmi les combattants communalistes de 1871 … " (Histoire du Socialisme par Benoît Malon, Paris 1882) Aux côtés de Gustave Courbet et de nombreux autres artistes et professionnels, il participe à la Fédération des Artistes. Tous les artistes, peintres, sculpteurs, graveurs, architectes et artistes industriels sont convoqués pour procéder à l'élection d'une commission fédérale de quarante sept membres. Le 17 avril 1871, dans le grand amphithéâtre de l'école de médecine, quatre cent personnes sont présentent à cette réunion. On procède à l'élection de 16 peintres, 5 architectes, 6 graveurs, 10 sculpteurs et 10 artistes industriels. Joseph Louis Delbrouck est l'un des cinq architectes. Le manifeste de la Fédération des Artistes nourri les idées que Gustave Courbet, élu président, n'a cessé de défendre au long de sa lutte contre le Second Empire, c'est-à-dire la libre expression de l'art, dégagé de toute tutelle du gouvernement et de tous privilèges. L'idée républicaine demeure très forte car il est prévu que le Comité favorise entre autre, à la " régénération et aux splendeurs de l'avenir de la République Universelle " Nous le voyons bien, ces communalistes là, ne sont pas les révolutionnaires dont la propagande versaillaise prétend qu'ils veulent instituer un égalitarisme étroit et qu'ils souhaitent vouloir propager la misère ! Non, ces hommes là ne sont pas des illuminés et des bandits comme le prétend Versailles ! Madame Milliet, la mère de Paul, écrit le 13 mai 1871 à un membre de sa famille : " J'espère que tu ne crois pas un mot de tous les mensonges débités par les journaux de Versailles. Il est impossible d'être de plus mauvaise fois. Le gouvernement s'obstine à considérer la révolution de Paris comme le fait d'une poignée de factieux … Ils devraient (membres du gouvernement) comprendre qu'il y a quelque chose au fond, une idée qui vaut la peine d'être discutée … Pour moi, je crois que c'est l'enfantement d'une ère nouvelle et non point l'agonie de la France … " (Réf. déjà citée)
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