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La circulaire, ainsi que la table de pierre, étaient soigneusement balayées avec un balai de genêts. On disait un " ramasson de genîte ". Une nouvelle couche de graines broyées était mise en place et la meule continuait l'écrasement.
La chaufferie : C'était tout simplement un foyer qui chauffait une plaque de fonte semblable aux taques des cheminées lorraines. On posait dessus un cylindre de tôle à deux anses, sans fond ni couvercle, de 80 cm de diamètre et 20 cm de hauteur et mis en place en glissant entre deux guides rivés sur la plaque ; celle-ci servant de fond. On avait alors un récipient dans lequel pouvait monter et descendre un axe vertical en fer portant un bras horizontal qui tournait sur la plaque lorsqu'il était descendu. Les graines écrasées étaient mises dans le cylindre et chauffées ; tandis que le bras les remuait constamment pour empêcher d'adhérer à la plaque de fonte et de brûler. Quand elles étaient chaudes à point, l'huilier tirait le cylindre à lui en le glissant. Comme il n'avait pas de fond, dès qu'il dépassait de la plaque, les graines tombaient dans une auge ou dans un sac placé latéralement contre la paroi du foyer. Cette chaufferie était la partie la plus aimée des enfants lorsqu'ils avaient la permission de pénétrer dans l'huilerie. On aimait à puiser dans le cylindre lorsque les graines œillette ou de graines écrasées y chauffaient. On se prenait rapidement une poignée qu'on mangeait goulûment. L'huilier appelait le cylindre en tôle sa " poêle " ou " pîle " Quand cette " pîle " était inoccupée, il faisait des " corpus " c'est-à-dire des rondelles de pommes de terre qui étaient cuites et grillées et nous les dégustions de bon cœur en les déclarant savoureuses. A la campagne, en hiver, on mangeait fréquemment des beignets ou " chialâdes " Ce n'était pas un dessert, mais l'unique mets du repas de midi ou du soir, chez l'huilier et c'était lui-même qui les faisait dans la " pîle " de l'huilerie. Sa femme lui apportait la soupière de " cassement " (pâte à gaufres ou à beignets) et en un clin d'œil, il avait confectionné toute une pile de " chialades " gigantesques, en comparaison de ceux que nous faisions chez nous dans une poêle à frire.
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