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La presse : Lorsque les graines étaient chaudes, il ne restait plus qu'à les presser pour obtenir l'huile. On les plaçait dans le cadre ou moule. C'était un cadre très solide ; les bois de section carrée de 10 cm formaient un carré de 50 cm de côté. Dans ce cadre carré on étalait en croix deux toiles de crin de même largueur que le cadre, mais trois fois plus longues. On avait soin de poser le milieu de la toile sur le cadre. On serrait le dessus à la main ; les toiles s'enfonçaient et cela formait un creux que l'on emplissait avec la graine chaude. On égalisait, on tassait un peu au maillet et on repliait les quatre bouts de toile restés libres. Tout était enfermé comme dans un sac, encadré de bois, c'était le " pain ". On plaçait le cadre, ainsi rempli, verticalement dans la presse, au moyen d'un levier fixé au plafond. Les toiles étaient en tissu de crin, très solides et très coûteuses ; une toile de 1m50 coûtait déjà 100 francs à cette époque. Elles étaient préférables à toute autre parce que le crin n'absorbait pas l'huile, les mailles ne se bouchaient pas, le tissu était facile à nettoyer et durait très longtemps. La presse occupait tout le fond de l'huilerie. Elle comprenait deux énormes " longrines " de 40 cm de section et de 3m50 de long, réunies par deux entretoises de même section. Ces "longrines" étaient posées parallèlement au mur à 60 cm environ l'une de l'autre. Entre elles se trouvaient la vis de la presse qui tournait sans avancer dans un écrou tampon qui allait et venait sans tourner. Le tampon venait butter contre une des entretoises. Entre ce buttoir et le tampon, on plaçait le " moule " et on pouvait presser le " pain ". La vis était actionnée par une roue à chevilles perpendiculaires aux " longrines " dont l'axe reposait sur une entretoise à un bout et dans le mur à l'autre bout. Comme la roue était plus haute que l'huilerie, sa partie inférieure était dans une tranchée de un mètre de profondeur. Pour presser, l'huilier posait un pied sur un échelon et laissait l'autre sur le sol, et saisissant deux échelons supérieurs avec ses mains, il appuyait et tirait de toutes ses forces. La roue tournait, elle actionnait la vis qui faisait avancer le tampon sur le " pain " L'huile sortait par les mailles de la toile, tombait sur un plateau incliné muni d'un bec et s'écoulait dans une grosse cruche à large gueule appelée "roquelin" L'huilier pressait progressivement de façon à donner à l'huile le temps de s'écouler. Ce pressurage durait environ une heure ; comme l'huilier connaissait le rendement d'un " pain ", suivant son contenu, il savait quand il devait s'arrêter. Autrefois tous les organes de la presse étaient en bois, mais quelques huileries réparées avaient des axes et des roues dentées en fer.
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