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Les huiles : La meilleure des huiles était celle de noix ; c'était une huile de luxe. Elle était rare. Seuls en faisaient ceux qui avaient plusieurs gros noyers et aux années de bonne récolte. Elle était d'un maigre rendement. La " pilaie " de 16 kgs ne donnait que 3 ou 4 litres. C'était une huile très fluide, belle avec sa couleur jaune vert ; malheureusement elle rancissait vite. Venait ensuite l'huile de faines également d'un faible rendement, 4 à 5 litres à la " pilaie ", mais on avait une huile épaisse, prenant comme du beurre, d'un beau jaune clair. Elle s'améliorait en vieillissant, on l'employait pour soigner les brûlures et on faisait avec, des soupes délicieuses. Puis c'était l'huile d'œillette, l'huile de pavot. Déjà d'un rendement appréciable, 6 à 7 litres à la " pilaie ", elle était jaune d'or, d'une saveur douce et amandée. Elle faisait dormir. Puis il y avait les huiles plus communes, à grand rendement. L'huile de colza (100 litres de graines donnaient 25 litres d'huile), elle était jaune pâle, assez épaisse, d'une forte odeur de crucifère. On la faisait bouillir avant l'usage pour lui enlever sa saveur âcre. Elle valait de 15 à 20 sous le litre (1 sou valait 5 centimes) Les autres huiles étaient de médiocre qualité. L'huile de cameline (plante herbacée à petite fleurs jaunes) toute verte, sentant l'ail, servait à graisser les harnais. L'huile de moutarde (huile de roquette) de peu de rapport, était vendue dans le commerce. Enfin, l'huilier faisait de l'huile de lin et de chènevis dont il avait l'écoulement facile chez les peintres du pays. Les huiles étaient conservées dans des cruches qui étaient coiffées d'un " peigne de loup " (fleur séchée de la cardère rouge : chardon) Elle permettait la circulation de l'air sans laisser pénétrer les insectes. L'huilier en avait de gros bouquets en réserve. Le " peigne de loup " était préféré au bouchon de liège qui s'imprégnant d'huile, aurait attiré les rats : ceux-ci auraient grignoté le bouchon et les parcelles de liège tombant dans la cruche auraient sali et troublé l'huile ; l'huilier aurait eu alors un long travail supplémentaire pour la rendre irréprochable. De plus, si le goulot de la cruche était gros, le rat s'y introduisait et s'y noyait ; ce qui faisait un piège coûteux car si on ne s'en apercevait pas tout de suite, l'huile était perdue. Rien de cela n'était à craindre avec les " peigne à loup " dont les piquants éloignaient les rats.
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